Dans les prochaines semaines, Agrisud international et la Ville de Libourne vont signer un protocole de coopération décentralisée avec Diembering, une ville moyenne du Sénégal. Explications
« C’est une belle association qui, depuis trente ans, est libournaise et, enfin, on fait quelque chose ensemble. » Au cœur de l’été, Philippe Buisson, le maire de Libourne, et Agrisud international ont annoncé le lancement d’un projet de coopération décentralisé entre Libourne et Diembering au Sénégal. Une commune de 21 000 habitants très portée sur l’agriculture, en quête de diversification. La Communauté Rurale de Diembéring est située dans l’arrondissement de. Cabrousse, département d’Oussouye dans la région de Ziguinchor.
« Agrisud, souvent méconnue, est un mastodonte en termes de solidarité internationale, reconnue et respectée par la Région. C’est une fierté pour Libourne, la Nouvelle-Aquitaine, mais aussi pour la France », estime le maire. Difficile d’être plus dithyrambique.
La signature d’un protocole doit intervenir dans les prochaines semaines. 30 000 euros seront engagés pendant trois ans au moins. « Tout ira à la gestion et à l’efficacité de ce partenariat. Pas un euro ne sera consacré à des voyages d’élus qui, s’ils doivent y aller, le feront à leur frais. Aujourd’hui, il y a des visios possibles », tient à préciser l’élu.
Partage de savoir-faire
Ce projet de coopération souhaite éviter « le syndrome du colon ». Les échanges se feront ainsi dans les deux sens, dans le but « d’éveiller les esprits ». Des jardins parallèles pourront être plantés à Libourne et au Sénégal avec les mêmes cultures, des échanges épistolaires entre scolaires menés ou encore des échanges d’expositions culturelles. « On va apprendre à mieux se connaître. »
Léopold Abba Diatta, le maire de Diembering, n’a pas pu faire le déplacement cet été, mais a livré un petit message vidéo. Il y parle notamment de l’importance qu’il accorde au partage de savoir-faire. « Cette relation sera bénéfique pour nos deux communautés », confie-t-il, tout en saluant la générosité de la Ville de Libourne.
Les axes de travail tournent principalement autour de l’alimentation saine et durable avec, par exemple, des initiatives pour aider à développer le secteur de la pêche ou encore renforcer la professionnalisation du milieu agricole là-bas.
Des liens avec des entreprises libournaises comme Fayat, Ceva… pourraient aussi être créés. « La Ville de Libourne met aujourd’hui une pièce dans la machine mais il y a beaucoup de partenariats à créer. J’espère que c’est le début d’une histoire qui va durer… », relate Philippe Buisson.
Un acte militant
Lors de la manifestation organisée au Liburnia cet été pour annoncer ce projet, le maire Philippe Buisson, en fin politicien qu’il est, a anticipé certaines critiques. « Oui, c’est compliqué pour tout le monde de boucler un budget. Oui, certains ont du mal à accéder à la solidarité nationale. Mais j’assume ce projet comme un acte militant et la vision d’une certaine gouvernance du monde. » Selon lui, en termes de migration, il y a des moyens de rééquilibrer les choses, notamment à travers la transmission de savoir-faire.
Sans oublier, la sensibilisation des petits Libournais à l’environnement, à la préciosité de l’eau et aux conséquences du changement climatique dans des contrées lointaines. Un partenariat gagnant-gagnant.
Par Linda Douifi avec Ouest France
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