Hier, la capitale sénégalaise, Dakar, s’est réveillée sous un épais nuage de poussière, rendant l’air irrespirable et plongeant les habitants dans un quotidien empreint de défis. La scène, rappelant les pires jours de la crise sanitaire de 2019, a vu le retour massif des masques, devenus une nécessité pour se protéger d’une menace invisible mais bien réelle.
La poussière qui envahit Dakar ne se contente pas de rendre la visibilité difficile ; elle représente un danger pour la santé publique, en particulier pour les personnes atteintes de maladies respiratoires, pulmonaires… Asthmatiques, allergiques et autres vulnérables ont dû redoubler de précautions pour éviter de graves complications. «Je suis asthmatique. Quand je porte le masque, j’étouffe. Mais, je n’ai pas le choix. Sans cela, ma santé risque de prendre un coup sérieux», confie madame Ndiaye, résidente de la Sicap Baobab, visiblement affectée par la situation.
Dans les rues, des opinions partagées émergent. Si certains, fatalistes, estiment que «rien ne peut empêcher la maladie si elle doit arriver», d’autres tentent de se protéger autant que possible. Mais, au-delà des individus, c’est l’ensemble de la population qui demeure exposée à des risques accrus d’allergies et d’autres complications respiratoires.
Les marchés de Dakar, déjà souvent bousculés par des conditions sanitaires difficiles, subissent de plein fouet l’impact de cette tempête de poussière. Les produits alimentaires, parfois mal couverts, sont directement touchés, exposant les consommateurs à des risques d’ingestion de particules nocives.
À Tillène, quelques vendeuses et bouchers ont pris des précautions ; mais cela reste insuffisant. «Ce sale temps complique tout. Il faut sans cesse nettoyer les produits. Et malgré nos efforts, la poussière s’infiltre partout», explique une commerçante.
Pour les ménages, la poussière est un ennemi redoutable. Les meubles se salissent à une vitesse record, augmentant la charge de travail des domestiques. Fatou, employée de maison, s’inquiète : «Nos employeurs ne comprennent pas que c’est la poussière qui cause cela. Cela devient une corvée constante.»
Malgré les difficultés de visibilité, les automobilistes roulent sans allumer leurs phares, augmentant ainsi les risques d’accidents. Cette situation rend les déplacements encore plus dangereux dans une ville déjà marquée par des embouteillages chroniques.
Dans un bulletin publié avant-hier, mardi 17 décembre 2024, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) a alerté sur un épisode de poussière. Cette poussière qui va s’accentuer au courant de la journée du jeudi 19 décembre sur l’ensemble du territoire national, commencera à se dissiper progressivement à partir du samedi 21 décembre 2024.
Elle sera ressentie plus particulièrement au Nord et au Centre, notamment Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Thiès, Dakar, Diourbel, Kaolack, où les concentrations seront plus élevées et par conséquent, les visibilités seront réduites. Par contre, les effets seront moins marqués, mais seront ressentis de façon intermittente au Sud avec les régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou.
Dans la période du 18 au 23 décembre, il est prévu une baisse des températures. Durant cette période, une baisse significative des températures est attendue sur tout le Sénégal, notamment au Nord (Saint-Louis, Podor, Linguère, Matam) et Centre-Ouest (Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack, Dakar): le refroidissement sera plus marqué et les nuits seront particulièrement fraiches, avec des températures descendant parfois en dessous de 17°C. Par ailleurs, au Sud (Kolda, Ziguinchor, Sédhiou) une baisse modérée est prévuetoutefois, les nuits resteront plus fraiches que d’habitude.
Lamine DIEDHIOU
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