Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau souhaite durcir les règles de régularisation de certains sans papiers, en revenant sur une circulaire en vigueur depuis 2012, a-t-il indiqué dans un entretien au Parisien mercredi 9 octobre.
«Je vais envoyer dans les semaines prochaines deux circulaires aux préfets», a dit le ministre qui les a reçus mardi en mettant l’accent sur l’immigration. «Une première qui précisera leur rôle de pilotage et la seconde qui remplacera la circulaire Valls», a-t-il détaillé en précisant: «Nous ne devons régulariser qu’au compte-goutte, sur la base de la réalité du travail et de vrais critères d’intégration.»
En vigueur depuis 2012, cette circulaire Valls permet aux préfets de régulariser à titre exceptionnel des personnes pour des motifs de «vie privée et familiale» (selon plusieurs critères : enfants scolarisés et présence en France depuis plusieurs années) ou au titre du travail (en justifiant notamment une présence sur le territoire depuis plusieurs années et un certain nombre de fiches de salaire).
Le ministre de l’Intérieur se défend de vouloir contourner le Parlement sur la politique migratoire: «La vie réglementaire et la voie législative sont parfaitement complémentaires». «Il faudra une loi pour compléter la loi Immigration de janvier, en grande partie censurée par le Conseil constitutionnel, pour des raisons de forme», a-t-il redit.
«C’est moi qui fixe la ligne»
La semaine dernière, le premier ministre Michel Barnier avait semblé écarter l’idée d’une nouvelle loi sur l’immigration. «C’est moi qui fixe la ligne» sur l’immigration, et «il y aura des mesures rigoureuses pour (la) maîtriser», avait-il assuré après des propos controversés de Bruno Retailleau, notamment sur l’État de droit.
Dans son entretien au Parisien, Bruno Retailleau dit également souhaiter «avoir recours à des pays de transit pour y renvoyer des personnes impossibles à éloigner dans leurs pays d’origine», pour des raisons politiques, citant l’exemple de l’Afghanistan.
Laisser un commentaire