Mis en activité il y a un an, le site sénégalais de Carmeuse a officiellement été inauguré ce mercredi. 15 millions d’euros ont été investis par l’entreprise.
La poussière blanche déjà bien présente sur le site ne laisse planer aucun doute. Installé à une bonne heure de route du centre de Dakar, le site de Carmeuse de la Teranga fonctionne déjà à plein régime. Il aura fallu pourtant attendre un an pour que la princesse Astrid coupe officiellement le cordon protocolaire.
« L’inauguration était normalement prévue plutôt, mais on a été retardé par la crise sanitaire », glisse Rodolphe Collinet, le président du conseil d’administration de Carmeuse, qui vient tout juste de laisser le siège de CEO à Sebastien Dossogne.
Ce mercredi, à l’occasion de la mission économique au Sénégal, le spécialiste wallon de la production de chaux a donc enfin inauguré son site. Déjà en activité depuis mi-2022, il est l’un des six sites africains de la société de Louvain-la-Neuve. « Le deuxième plus important derrière celui de la Zambie », explique le président de Carmeuse.
L’activité de Carmeuse dans cette région du pays est toutefois ancrée depuis bien plus longtemps. « La première implantation de Carmeuse, ici, remonte à 2008, mais il s’agissait à l’époque uniquement de bureaux pour l’importation de notre production européenne. Avec le développement de l’activité, il est devenu ensuite plus intéressant d’installer directement une usine sur place. Il fallait toutefois atteindre une certaine taille critique avant de se lancer dans une production locale », précise Olivier Majerus, le responsable de Carmeuse Afrique.
15 millions d’euros- Pour mettre sur pied son site de production, l’investissement de Carmeuse s’est chiffré à près de 15 millions d’euros.
Chercheur d’or
Actuellement, le groupe est le seul acteur du pays à s’être lancé dans une telle production. Elle est pourtant particulièrement utile dans cette région d’Afrique. À plein régime, le site qui emploie une cinquantaine de travailleurs produira 80.000 tonnes de chaux par an. Elle est en grande majorité utilisée dans le traitement de la purification de l’or.
Un kilo de chaux est nécessaire pour traiter une tonne de minerai où se cachent en moyenne 3 grammes d’or. « On produit essentiellement pour nos clients installés au Sénégal, au Mali, en Guinée et en Mauritanie », précise le président du CA.
Pour mettre sur pied son site de production, l’investissement de Carmeuse s’est chiffré à près de 15 millions d’euros. À l’heure actuelle, seul un four de « taille moyenne » est en activité.
Réflexions sur la diversification
Le groupe planche toutefois sur la possibilité de diversifier davantage son produit phare. « L’une des diversifications qui se développe le mieux se situe autour des traitements des matières comme le nickel, le cobalt et le lithium. On étudie également la possibilité d’un investissement supplémentaire pour le développement de la chaux destinée au secteur agricole », précise le responsable des activités africaines.
Au niveau global, Carmeuse affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 1,8 milliard d’euros. « L’Amérique du Nord reste notre marché le plus important. Il représente environ les deux tiers de notre activité. Pour ce qui est du développement, le marché en croissance se situe clairement du côté de l’Asie du Sud-Est », reconnait le président du conseil d’administration.
« Mais l’Afrique garde un potentiel important qui pourrait bien se concrétiser encore davantage à moyen terme », ajoute-t-il. L’installation actuelle pourrait d’ailleurs ne pas être la dernière du continent. Depuis la mise en route du site sénégalais, Carmeuse a déjà ouvert un nouveau site en Tunisie. « Nous étudions la possibilité d’étendre certains sites ou de s’installer dans d’autres pays », sourit Olivier Majerus.
Arnaud Martin avec L’Echo
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