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Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle tunisienne, condamné à 12 ans de prison

Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle tunisienne, condamné à 12 ans de prison

Le candidat à la présidentielle prévue dimanche en Tunisie Ayachi Zammel a été condamné à 12 ans de prison, qui viennent s’ajouter à deux autres verdicts récents, mais «il reste en lice pour le scrutin», a indiqué mardi à l’AFP son avocat.

« Le tribunal de première instance de Tunis 2 a condamné Ayachi Zammel à 12 ans de prison dans quatre affaires liées aux parrainages, trois ans pour chaque dossier, et lui a interdit d’aller voter », a précisé Me Abdessater Messoudi.

Mercredi dernier, il avait été condamné à six mois de prison par le tribunal de Jendouba pour « falsification de documents », une peine qui était venue s’ajouter à une précédente condamnation de 20 mois de prison par le même tribunal le 18 septembre, toujours pour les mêmes accusations.

Au total, 37 poursuites séparées sont lancées à son encontre dans tous les gouvernorats de la Tunisie pour des motifs similaires, selon Me Messaoudi.

La justice reproche à Ayachi Zammel d’avoir enfreint les règles sur les parrainages, réputés difficiles à obtenir selon les experts. Il fallait soit 10.000 signatures d’électeurs, soit de 10 parlementaires ou de 40 élus de collectivités locales.

Ayachi Zammel, un industriel de l’agroalimentaire, inconnu du grand public jusqu’à sa candidature, a été arrêté le 2 septembre, le jour même de la confirmation de sa candidature par l’autorité électorale de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE).

Âgé de 47 ans, il est l’un des trois candidats retenus dans une liste « définitive » de l’ISIE, aux côtés du président sortant Kais Saïed, 66 ans, et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste.

Des ONG tunisiennes et étrangères ont critiqué ces dernières semaines le processus de sélection des candidatures. Human Rights Watch a dénoncé le fait qu’« au moins huit candidats potentiels (ont) été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « empêchés de se présenter ».

L’ISIE a aussi été accusée par plusieurs ONG d’avoir « perdu son indépendance » pour avoir exclu trois concurrents réputés très sérieux du président sortant Kais Saied, dont Mondher Zenaïdi, un ancien ministre, malgré leur réadmission par le tribunal administratif.

D’autres prétendants au poste se sont plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir divers documents (formulaires de parrainage, casier judiciaire, etc..) permettant de constituer leurs dossiers.

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