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Vladimir Poutine est «un criminel de guerre», dit Joe Biden

Le Kremlin n’a pas tardé à réagir à cette accusation inédite pour un responsable américain, la qualifiant d’«inacceptable» d’«impardonnable».

Le président américain Joe Biden a pour la première fois qualifié mercredi 16 mars le président russe Vladimir Poutine, qui a lancé l’invasion de l’Ukraine, de «criminel de guerre».

Répondant à une journaliste, le président américain a lâché, sans autres précisions, à propos de son homologue russe : «C’est un criminel de guerre».

Des propos «inacceptables et impardonnables», a répliqué le Kremlin. Peu auparavant, dans une courte allocution, Joe Biden avait confirmé que son pays fournirait 800 millions de dollars de plus au titre de l’aide militaire à Kiev, soit une enveloppe «sans précédent» d’un milliard de dollars en une semaine pour soutenir son armée.

«À la demande» du chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était un peu plus tôt adressé au Congrès, «nous aidons l’Ukraine à se doter de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires et de plus longue portée», a-t-il dit, précisant que des drones seraient aussi livrés.

Des frappes meurtrières
En Ukraine, dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain à Tcherniguiv, à 150 km au nord de Kiev, ont péri dans la matinée lorsque des soldats ont ouvert le feu sur elles de manière «préméditée», a annoncé le parquet général.

Dans cette même ville, qui subit de nombreux raids aériens, cinq corps, dont ceux de trois enfants, ont été retrouvés sous les décombres d’un logement collectif, ont dit les secouristes. Trois autres personnes ont perdu la vie et cinq ont été blessées sur un marché dans un incendie provoqué par un bombardement à Kharkiv, dans le Nord-Est.

Dans l’après-midi, des tirs de roquettes Grad sur un convoi de civils qui quittaient la cité portuaire assiégée et sans cesse pilonnée de Marioupol ont fait un nombre pour le moment indéterminé de morts et de blessés, dont un enfant grièvement atteint, d’après l’armée ukrainienne.

Un théâtre qui abritait «des centaines» de civils« y a été détruit dans l’explosion d’une bombe larguée par un avion russe, a ajouté la mairie. Cinq cents personnes au moins ont été tuées depuis le début de la guerre à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, dans le Nord-Est, sans répit bombardée.

Un «compromis» ?
L’offensive et la détermination des deux camps n’empêchaient pas la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés lundi par visioconférence au niveau des délégations. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que les négociateurs discutaient désormais d’«un compromis», qui ferait de l’Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l’Autriche. «Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d’un accord», a également souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Sans démentir des discussions sur une neutralité, le négociateur-en-chef ukrainien Mykhaïlo Podoliak a rejeté «un modèle suédois ou autrichien» et insisté sur des «garanties de sécurité absolues» face à la Russie, avec engagement d’intervenir aux côtés de l’Ukraine en cas d’agression.

Le président Zelensky avait estimé dans la nuit de mardi que les positions des deux camps étaient désormais «plus réalistes», tout en estimant qu’il faudrait «encore du temps pour que les décisions soient dans l’intérêt de l’Ukraine». Il s’était dit auparavant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l’Otan, un casus belli pour la Russie. Volodymyr Zelensky n’a pas caché qu’il espérait aussi obtenir une rencontre avec Vladimir Poutine.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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