Billet

Urgences

Faut bien se demander à quoi ça sert de construire des hôpitaux de très haut niveau si, dès l’accueil, les choses commencent à se gâter.

A se gâter évidemment pour les petites gens. Ceux sans argent et courant à tout bout de champ.

Ceux qui jamais, même dans leurs rêves les plus fous, n’osent pas espérer une évacuation en France ou ailleurs.

Quand vous arrivez dans nos structures sanitaires, la première personne sur qui vous tombez vous demandera illico presto une prise en charge ou de l’argent.

La priorité change de camp. L’argent est comme guetté et espéré de l’accompagnant alors que le malade, sur une civière ou sur le carreau, souffre le martyre.

Rarement, un urgentiste daignera s’en occuper comme l’humanisme l’indiquerait dans tous les hôpitaux dignes de ce nom.

Il y a dix ans, j’ai personnellement vécu cette situation avec ma maman.

C’était un dimanche ou un jour férié et il n’y avait personne pour s’occuper d’elle durant deux bonnes heures.

Dès notre arrivée dans la structure, l’une des plus huppées de Dakar, elle a eu la chance d’être installée dans un lit.

Ensuite rien. Ils nous ont demandé de sortir, mes sœurs et moi, nous disant que la malade allait recevoir la visite du médecin.

Deux heures après son arrivée, elle avait rendu l’âme. Tout citoyen bien conscient sait pertinemment que, dans nos hôpitaux, il faut nécessairement payer.

Mais ce devoir de payement doit-il passer devant tous les droits du malade ?

Les malades sans argent sont abandonnés à leur sort sous des prétextes fallacieux de manque de places ou de lits.

Après avoir fait le tour des hôpitaux de Dakar, ou d’autres localités du pays, c’est donc souvent la mort au bout de ce périple.

Ce manque d’humanisme très souvent noté chez le personnel d’accueil des hôpitaux est simplement sidérant.

Les rares professeurs ou médecins brillants vont orienter les malades qui ont eu la chance d’être consultés par leurs soins vers les cliniques privées où ils officient.

Des professeurs et autres médecins qui deviennent ainsi des entrepreneurs.

Autrement dit, des gens mus par l’appât du gain. Et le sacerdoce du médecin alors ? La pierre à la place du cœur je vous dis pour ces gens qui ne soucient que d’argent.

De l’argent soutiré aux malades ainsi qu’à leurs proches. La bourse ou la vie !

L’argent fait-il alors le bonheur des ripoux ? Assurément oui !!!

Moussa Kamara

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 5

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *