Europe

Une première étude globale sur la violence armée en Europe révèle des tendances alarmantes

La réduction de la violence armée mortelle en Europe, amorcée il y a quelques années, s’est interrompue en 2021. Dans certains pays, comme la Suède, une légère augmentation a même été constatée.

Les affrontements armés entre criminels de la drogue et l’augmentation de la disponibilité illégale d’armes à feu sont susceptibles de conduire à une violence armée accrue, voire terroriste, ressort-il lundi d’une vaste étude européenne, Project Target, coordonnée par l’Institut flamand pour la paix.

Project Target a analysé l’impact du commerce illégal d’armes sur la violence armée en Europe. Cette étude était nécessaire alors que les décideurs politiques de plusieurs pays européens cherchent des réponses aux fusillades et aux évolutions inquiétantes du commerce illicite des armes à feu.

À l’aide de dizaines d’exemples concrets à travers toute l’Europe et plus singulièrement en Belgique, l’étude montre comment un trafic constant d’armes abordables transforme radicalement le marché des armes à feu illégales, au point de le rendre plus rentable.

Il s’agit souvent d’un afflux d’armes transformées ou réactivées, acheminées depuis l’Europe centrale et orientale, la Turquie ou via des colis postaux contenant des pièces en provenance des États-Unis, qui se retrouvent entre de mauvaises mains. Mais la fabrication d’armes via impression 3D semble également devenir de plus en plus importante.

« Nos recherches montrent qu’acheter illégalement une arme à feu est devenu de plus en plus facile et peut se faire dans un rayon proche de chez nous », indique Nils Duquet, directeur de l’Institut flamand pour la paix. « L’offre d’armes à feu est plus variée qu’avant, même pour les petits criminels.

Par ailleurs, la concurrence entre les criminels de la drogue devient de plus en plus féroce, ce qui déclenche une course à l’armement dans laquelle l’artillerie lourde se retrouve entre les mains de ceux en haut de l’échelle. La demande de véritables armes de guerre, souvent en provenance des Balkans, augmente également », pointe-t-il.

La criminalité liée aux drogues et la violence armée qui en découle est le fil rouge de l’enquête. Mais l’attention a également été portée sur la violence domestique et l’impact du commerce illégal d’armes sur le terrorisme.

Chaque année dans notre pays, environ 5.500 armes à feu illégales, en moyenne, sont saisies et 23 assassinats par arme à feu sont commis, ce qui représente un cinquième du total des assassinats commis dans le pays.

« Des travaux sont en cours au sein de l’UE pour développer une approche structurelle et proactive du trafic illégal d’armes à feu », souligne M. Duquet.

« Mais, afin de résoudre les nombreux angles morts et zones à problèmes, davantage de capacités, de partages d’informations, de recherche et de réglementations sont nécessaires. Ce rapport n’est donc que la première pièce du puzzle », conclut-il.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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