Les criminels derrière ce réseau sont responsables d’au moins deux morts. Les migrants prenaient la route des Balkans et étaient acheminés jusqu’à l’Allemagne et le Royaume-Uni, notamment.
Un vaste coup de filet qui met fin à des années d’impunité. Un réseau tentaculaire de trafic de migrants a été démantelé par pas moins de 450 policiers à travers le Vieux Continent, a indiqué l’agence de police européenne Europol.
25 personnes ont été interpellées au total : six en Autriche, trois en Bosnie-Herzégovine, quatre en Allemagne, cinq en Pologne, six en Serbie et une au Royaume-Uni. Parmi elles, trois cibles «de haute valeur», particulièrement recherchées pour leurs influences dans les sphères criminelles.
L’une d’elles, un citoyen irakien, est suspectée d’être le chef de cette organisation. Il a été arrêté au Royaume-Uni, après avoir été visé par un mandat d’arrêt émis par la Pologne. Lors de leurs perquisitions dans une trentaine de bâtiments différents, les autorités ont saisi des véhicules, de l’équipement électronique et de grosses sommes d’argent en espèces.
Groupes criminels locaux et «hawala»
Le groupe criminel était en activité depuis 2021. Il avait investi 20 pays, postant ses collaborateurs sur la fameuse «route des Balkans » : celle qu’empruntent des milliers de migrants débarqués depuis l’Afrique ou le Proche-Orient chaque année pour traverser l’Europe et atteindre, dans la majorité des cas, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Très organisé, le réseau, majoritairement composé de ressortissants syriens, passait des contrats avec des groupes criminels locaux pour fournir aux migrants des transports et des logements.
Mais c’était à peu près le seul confort dont ils profitaient : le reste du temps, les petites mains du réseau se montraient violentes envers eux. Les trafiquants se montraient si brutaux que lors d’un trajet au cœur de la Lettonie, deux migrantes syriennes ont trouvé la mort. Le réseau ne s’arrêtait pas là, et trempait aussi dans d’autres activités criminelles, comme le blanchiment d’argent et les crimes violents.
Chaque migrant souhaitant atteindre l’Europe devait payer entre 4500 et 12.000 euros, selon la route rempruntée et le «confort» proposé. Les transferts d’argent s’effectuaient par le biais d’«opérateurs hawala ». Le réseau criminel avait un opérateur principal en Turquie, qui envoyait ou recevait des fonds vers ou depuis des opérateurs secondaires dans toute l’Europe.
Le réseau est soupçonné d’avoir fait venir rien qu’en Allemagne au moins 2200 migrants. Pour l’année 2024, les premières investigations pointent vers un chiffre de 750 migrants. Les enquêteurs estiment que le réseau a récolté illégalement 3,4 millions d’euros.
Redaction web avec Steve Tenre
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