Société

Un proc’ qui disjoncte à l’intérieur, une avocate qui délire aux Affaires Etrangères: Macky Sall rectifie Antoine Félix Diome et Aïssata Tall Sall !

Sans faire une analyse très approfondie du dis- cours à la Nation du président de la République de ce lundi, on peut dire au moins que Macky Sall a corrigé — s’il ne les a pas dévoués — ses ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères.

En effet, dans une allocution d’un rare violence, le premier, Antoine Félix Diom, a parlé de « terrorisme », de « grand banditisme » et de « forces occultes parfaitement identifiées » comme étant derrière les violentes manifestations survenues dans notre pays de mercredi — jour de l’arrestation d’Ousmane Sonko — jusqu’à hier lundi.

Se comportant plus en procureur — un rôle qu’il a tenu durant toute sa carrière de magistrat — qui plus est habitué à requérir violemment à charge contre des opposants (Karim Wade et Khalifa Sall en savent quelque chose), Antoine Félix Diome a carrément dérapé vendredi dernier en menaçant les manifestants de ses foudres.

Et ce au moment où ses policiers canardaient ces derniers — qui protestaient pacifiquement pourtant — comme des lapins. Débit saccadé, butant sur les mots, manquant d’assurance, inventant manifestement un complot imaginaire, Antoine Félix Diome a été tout simplement lamentable samedi dernier.

On ne peut pas dire que la transhumante Aïssata Tall Sall ait été meilleure ! La ministre des Affaires étrangères, s’exprimant sur la télévision France 24, a dénoncé la « main de l’étranger », c’est-à-dire des forces « parfaitement identifiées » — mais qui sont-elles donc bon Dieu — et aussi des pays qui jalousent le Sénégal et son modèle de développement, voire sa réussite, d’être derrière les événements sanglants de ces jours-ci.

A la manière de Don Quichotte combattant des moulins à vent, l’avocate Aïssata Tall Sall a elle aussi pourfendu des ennemis invisibles ou imaginaires. Entre un ministre de l’Intérieur qui se croit sur le banc du ministère public et requiert avec la férocité d’un procureur stalinien, et une avocate de la partie civile paranoïaque qui voit des ennemis partout — y compris là où ils ne sont pas —, le président Macky Sall a eu la sagesse de se démarquer et de refuser de s’engager dans cette voie trop glissante pour lui. Il s’est donc gardé d’évoquer un quelconque complot ou de parler d’imaginaires forces occultes « parfaitement identifiées » mais qui sont comme l’Arlésienne : on en parle, on ne la voit jamais !

De là à dire que ces deux ministres n’ont pas leur place dans le Gouvernement… eh bien, c’est un pas que nous franchirons volontiers !

Christian Sene

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