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Un « Pacte de Glasgow » pour s’éloigner du charbon et garder l’objectif d’1,5°C en vie

Les près de 200 pays réunis à Glasgow pour la COP26 ont convenu de réduire l’utilisation du charbon comme source d’énergie et d’oeuvrer à un relèvement des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de garder un espoir d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

Le « Pacte de Glasgow pour le climat », adopté samedi soir à Glasgow, après près de deux semaines d’intenses tractations, appelle les pays à accélérer les efforts en vue d’une réduction de l’utilisation du charbon (sans technique de capture du carbone) et de la fin des « subventions inefficaces aux combustibles fossiles ».

Mais la formulation finale sur le charbon et les énergies fossiles, quoique inédite dans une décision de COP, a été édulcorée et affaiblie au fur et à mesure des négociations, sous la pression de l’Inde, entre autres.

Les États sont aussi invités à renforcer d’ici la fin 2022 les objectifs pour 2030 qui figurent dans leur engagement volontaire (NDC, dans le jargon onusien) afin de l’aligner sur l’objectif de température de l’accord de Paris (à savoir contenir la hausse du mercure « bien en-deça de +2°C » et si possible à +1,5°C), mais en tenant compte de « circonstances nationales différentes ».

Le texte prévoit en outre un doublement, d’ici 2025, du financement climat international pour l’adaptation des pays du Sud aux conséquences du dérèglement climatique.

Sur le financement climat en général, aucun objectif chiffré n’a encore été fixé pour l’après-2025 alors que les pays développés ont échoué à remplir leur promesse d’atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, ce qui a passablement courroucé les pays en voie de développement.

Concernant la problématique des pertes et préjudices, soit les dégâts, le plus souvent irréversibles, dus aux changements climatiques, la décision adoptée ne prévoit pas le mécanisme d’assistance technique et financière souhaité par les pays en développement.

A la place, est prévu un financement pour le « Réseau de Santiago », mis en place à Madrid (COP25) et visant à aider les pays affectés à faire face aux impacts irréparables du changement climatique.

La conférence climat de Glasgow a également permis d’aboutir sur l’article 6 de l’accord de Paris et les règles de fonctionnement des mécanismes d’échange d’émissions carbone entre pays (marchés carbone), après des échecs sur ce thème à Katowice (2018) et Madrid (2019).

Ces mécanismes, très techniques, mais ayant le potentiel de torpiller l’accord de Paris s’ils sont mal ficelés, représentaient la dernière grosse pièce du puzzle des règles de mise en oeuvre de l’accord de Paris.

« Cela permettra une mise en oeuvre pleine et effective de l’accord de Paris », a salué le président de la COP26, Alok Sharma. Si les résultats de Glasgow sont substantiels, ils ne répondent pas suffisamment à l’urgence climatique, selon des ONG qui restent largement sur leur faim.

Le changement radical de direction attendu n’a pas eu lieu et le texte « est loin d’être parfait », mais c’est un pas dans la bonne direction, a réagi le WWF.

Pour Greenpeace, le « fragile et faible accord final » n’offre « aucune réponse à une crise climatique déjà menaçante ». Même le secrétaire général de l’Onu n’a pas mâché ses mots.

« La catastrophe climatique frappe toujours à la porte », a averti Antonio Guterres, pour qui « les textes adoptés sont un compromis » qui « reflètent les intérêts, la situation, les contradictions et l’état de la volonté politique actuelle dans le monde ».

Une volonté politique collective qui n’a « malheureusement » pas été suffisante pour surmonter « de profondes contradictions », constate-t-il encore.

La COP26, reportée d’un an pour cause de pandémie, a été présentée comme cruciale pour remettre le monde sur les rails et « garder en vie » l’objectif d’1,5°C. Les engagements pris jusqu’ici par les pays conduisent en effet à un réchauffement largement supérieur à +2°C, estimé actuellement à +2,4 voire +2,7°C.

L’organisation d’un tel évènement réunissant des dizaines de milliers de personnes des quatre coins du monde, en pleine pandémie, n’a pas été une sinécure.

Entre logements aux prix exorbitants et difficulté d’accès aux vaccins pour les délégués des pays du Sud, la COP de Glasgow est considérée par les ONG comme l’une des « moins inclusives » de l’histoire des COP climat. 

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