Sport

Un appétit de… Lions

Le Sénégal au Qatar ! Le Sénégal parmi les nations qui comptent dans le foot mondial ! Dans ce nouvel écrin du stade Me Abdoulaye Wade, qui n’a rien à envier aux plus beaux temples de la planète foot, c’est l’enfant de Bambaly, celui qui avait permis au Sénégal d’étrenner une première étoile continentale, il y a un mois et demi, qui a encore montré la voie.

Comme si, enfin penchées sur le destin de ce Sénégal devenu un Sénégal qui gagne vraiment, les fées du foot et l’Histoire avaient décidé de tisser la même trame du film menant les Lions vers la gloire.

De Yaoundé à Diamniadio, c’est le même adversaire égyptien qui se dresse devant eux, le match se termine aux tirs au but et l’enfant de Bambaly met fin au duel par un tir victorieux. De telle sorte qu’à la fin, entre les deux frères rivaux de Liverpool, c’est toujours Sadio Mané qui rit et Mohamed Salah qui pleure.

Les Lions du Sénégal ont un nouveau statut. Les Lions du Sénégal ont une nouvelle stature. Star incontestable de l’équipe, Sadio Mané, lui, a enfin la stature d’un leader incontestable. C’est lui le Big Boss. Celui qui chauffe le public quand, gagné par le stress, le 12e Gaïndé oublie de supporter.

Celui qui, sur une fulgurance, transperce la défense égyptienne pour déposer une passe lumineuse que seul Ismaïla Sarr n’arrive pas à transformer en but. Celui qui va encourager et consoler le coéquipier qui vient de rater un tir au but. Mais aussi et surtout, le leader qui garde le meilleur pour la fin en assumant son statut et en prenant ses responsabilités comme dernier tireur.

Seule la victoire est belle. Désormais abonnés au succès, les Sénégalais n’arrêtent pas de répéter cette phrase toute faite qui, qu’on le veuille ou non, est aussi un aveu d’une relative faiblesse dans la qualité du jeu, notamment de l’animation offensive.

Il ne faut pas se leurrer, si on veut continuer à répéter «Seule la victoire est belle» et pour espérer pouvoir régater avec les meilleures équipes au monde, il faudra renforcer l’équipe. Coach qui a stoïquement supporté les critiques – dont beaucoup ne sont pas dénuées de fondements – avant de les faire taire (provisoirement ?) car «Seule la victoire est belle», Aliou Cissé doit redistribuer les cartes en ouvrant les portes de la tanière aux meilleurs Sénégalais.

Peu importe le championnat dans lequel ils évoluent et leur historique avec la sélection nationale. Au Qatar, les adversaires des Lions seront d’un tout autre calibre que le Zimbabwe ou le Burkina Faso. Au Qatar, ce sera du lourd. Et huit mois, c’est relative- ment court pour hausser le niveau et le volume de jeu des Lions.

S’il est normal et judicieux de savourer cette délicieuse qualification au Mondial, l’erreur serait de trouver les Lions plus beaux qu’ils ne le sont. Il y a du boulot. Et heureusement. Car c’est un très beau challenge que de faire mieux que la Génération de 2002 et d’arriver à un niveau qu’aucune autre équipe africaine n’a encore atteint en Coupe du Monde.

Et, comme on l’a revu hier, c’est tellement beau et vivifiant de voir des Lions qui ont un appétit de Lions !

Abdoulaye Penda NDIAYE

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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