Société

Troubles psychiques: près de 4.000 malades mentaux errent dans tout le Sénégal

En marge de la célébration hier, à Dakar, de la 15e édition des journées francophones de la Schizophrénie, le président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (Assam), Ansoumana Dione, a fait une révélation de taille. En effet, il estime que près de 4 000 malades mentaux errent dans le pays.

La schizophrénie est un trouble qui affecte la capacité d’une personne à réfléchir, à ressentir et à se comporter de manière claire. Elle se caractérise par des pensées ou des expériences qui semblent complètement détachées de la réalité, un discours ou un comportement désorganisé et une participation réduite aux activités de la vie quotidienne.

Cette maladie entraine des conséquences fâcheuses comme les meurtres et les divorces entre autres drames familiaux. Selon le président de l’Assam, l’Etat doit redoubler d’efforts pour aider les personnes souffrant de la schizophrénie par une prise en charge rapide.

De l’avis de Ansoumana Dione, il urge de capaciter les médecins généralistes, les infirmiers, en termes de prise en charge des malades mentaux. «Le Sénégal ne dispose pas d’assez de psychiatres pour l’accès aux soins et aux médicaments. Il va falloir capaciter les spécialistes à travers le pays.

Depuis toujours, les soins de santé mentale ne sont pas intégrés dans le système de santé. Il faut faire en sorte que la personne victime de troubles mentaux puisse accéder aux soins qui est un droit fondamental», clame-t-il.

Par ailleurs, il n’a pas manqué de dénoncer certaines associations «illégales» qui s’activent dans la prise en charge des malades mentaux. «Nous avons été saisi par des familles à Kaolack que des individus, à bord de véhicules, déportent des malades mentaux. Vous prenez un déficient mental, vous le conduisez vers un endroit inconnu ; les familles se trouvent dans le désarroi.

Nous irons à Kaolack déposer une plainte contre X pour que le procureur puisse mettre la main sur ces malfaiteurs», dit-il. A l’en croire, la même situation prévaut à Rufisque où des gens séquestrent des malades mentaux alors que la loi l’interdit. «Il va falloir une combinaison d’actions sous la supervision de l’Etat du Sénégal», indique-t-il.

«NOUS N’AVONS PLUS LE DROIT DE NE PAS AGIR»
Se basant sur les conclusions d’un atelier, Ansoumana Dione soutient que près de 4.000 malades mentaux errent à travers le pays.

«L’heure est venue pour notre pays, à travers ces journées francophones, d’aider les malades mentaux», dit-il avant d’ajouter : «Nous n’avons plus le droit de ne pas agir, pour l’intérêt du Sénégal, pour les personnes souffrant de maladies mentales, pour la sécurité des populations».

Mame Diarra DIENG

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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