Thierry Meunier, suspecté d’avoir tué sa femme en octobre 2010, a été rapatrié hier soir depuis le Sénégal sur le sol français. Il devrait être présenté ce vendredi 22 décembre à un juge d’instruction au tribunal de Saint-Brieuc.
Nouveau rebondissement autour de ce «cold-case» breton. Jeudi 21 décembre dans la soirée, Thierry Meunier, suspecté d’avoir tué sa femme Véronique Duchesne-Meunier, a été extradé vers la France depuis le Sénégal – où il résidait depuis quelques années – en vue de sa présentation à un juge d’instruction, a appris Le Figaro auprès du procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz, confirmant une information de Ouest France .
Mandat d’arrêt international
D’après nos informations, après avoir été remis par les autorités sénégalaises aux autorités françaises le 20 décembre dans le cadre d’une procédure d’extradition, l’homme, désormais âgé d’une soixantaine d’années, a été présenté au juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny sur la base du mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction de Saint-Brieuc.
Thierry Meunier se trouve actuellement en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury-Merogis, nous a précisé le procureur. Il devrait être présenté aujourd’hui à un magistrat instructeur, à Saint-Brieuc, en vue de sa possible mise en examen.
Les faits se sont déroulés il y a treize ans, en Bretagne, au sein de la station balnéaire Saint-Quay-Portrieux. Véronique Duchesne-Meunier, 47 ans, avait mystérieusement disparu un après-midi d’octobre alors qu’elle était partie se promener sur l’île de la Comtesse.
Interrogé, son mari avait immédiatement avancé qu’il s’agissait d’un suicide : selon lui, son épouse aurait ingurgité une grande quantité de médicaments et aurait été ensuite emportée par la marée. Trois jours plus tard, le corps de Véronique Duchesne-Meunier avait été recraché par la mer.
Mise en scène d’un suicide ?
Contrairement à ce qu’avait affirmé le mari, les expertises des médecins légistes avaient démontré que Véronique Duchesne-Meunier n’était pas décédée des suites d’une noyade : aucune trace d’eau n’a été retrouvée dans ses poumons. D’après leurs conclusions, que Le Figaro a pu consulter, son décès est dû à «une asphyxie mécanique par pression exercée sur le cou par un tiers».
Le 16 janvier 2011, Thierry Meunier était placé en garde à vue : l’enquête avait révélé «des contradictions importantes» mais aussi «un intérêt financier» dans le décès de sa femme. Mais fautes d’éléments graves et concordants, le mari avait été relâché. Il avait alors déménagé au Sénégal.
En octobre 2022, la juge d’instruction avait délivré un mandat d’arrêt international à l’encontre du principal suspect.
Le 28 novembre 2022, c’est la DIC qui mettra la main sur Thierry Meunier, à Saly où il s’était installé avec sa nouvelle compagne V. C.
Depuis, il était incarcéré provisoirement dans une prison sénégalaise. Son avocat Me Richard Forget avait alors confié au Figaro que Thierry Meunier avait entamé une grève de la faim afin d’être rapatrié en France.
Contacté par Le Figaro, l’avocat de la famille de Véronique Duchesne Me Jean-Guillaume Le Mintier a rapporté que les proches de la victime ont accueilli la nouvelle de l’extradition de Thierry Meunier «avec beaucoup de soulagement et d’émotion, même si, pour l’instant, ils restent «en apnée»» face à la possible mise en examen de Thierry Meunier.
Dakarecho avec Margaux d’Adhémar
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