La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen a mis en garde mardi dans une tribune contre des « conséquences catastrophiques » si l’île tombait aux mains de la Chine, promettant de « faire tout ce qu’il faut » face aux menaces.
Les propos de Mme Tsai interviennent alors que près de 150 avions chinois ont fait, depuis le 1er octobre, jour de la fête nationale en Chine, des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan, un chiffre record.
Taïwan vit sous la menace constante d’une invasion de la Chine, qui considère l’île comme devant revenir un jour dans son giron, par la force si nécessaire.
Pékin a accentué la pression militaire, diplomatique et économique depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Mme Tsai qui rejette le « principe d’une seule Chine ».
Un échec de la défense de Taïwan serait « catastrophique » à la fois pour l’île elle-même et pour la région, écrit Mme Tsai dans un article publié mardi dans Foreign Affairs.
« Ils devraient se souvenir que si Taïwan venait à tomber, les conséquences seraient catastrophiques pour la paix dans la région et pour le système d’alliance démocratique », assure-t-elle.
« Cela serait le signal que dans la confrontation mondiale de valeurs aujourd’hui, l’autoritarisme prend le dessus sur la démocratie ».
Taïwan souhaite une coexistence pacifique avec la Chine, souligne la dirigeante, mais « si sa démocratie et son mode de vie sont menacés, Taïwan fera tout ce qu’il faut pour se défendre ».
Le gouvernement de Taipei avait exhorté lundi Pékin à arrêter « les actions provocatrices et irresponsables » après l’incursion record de 56 avions de chasse chinois, dont des bombardiers H-6 ayant une capacité nucléaire dans la zone de défense de l’île.
« Au milieu des intrusions quasi-quotidiennes de l’Armée populaire de libération, notre position sur les relations entre les deux rives du détroit reste constante: Taïwan ne cédera pas aux pressions », insiste Mme Tsai.
Une zone d’identification de défense aérienne est un espace aérien dans lequel un Etat souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale.
De telles incursions de l’aviation chinoise dans cette zone se sont multipliées depuis deux ans, Pékin entendant effectuer ainsi des démonstrations de force à des moments importants.
C’est également pour la Chine un moyen d’éprouver la flotte vieillissante d’avions de chasse de Taipei.
L’an dernier, 380 avions militaires chinois ont été détectés dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île et depuis le début de l’année, ils sont plus de 600.
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