Chronique

Splendeurs et misères

Rien apparemment ne peut ébranler leurs certitudes. Leur vérité à eux ne peut souffrir de doute.

Celle qu’ils détiennent fait foi et loi. Même quand les faits qu’ils contestent viennent d’un de leurs démembrements, ils trouveront à y redire.

Le travail a été mal exécuté ou alors l’a été dans un contexte qui favorise la misère. Un charivari de mots… On pensait que, dès lors que c’est une de leurs agences qui a livré les statistiques, ils allaient se terrer et s’attaquer à la lutte contre la pauvreté.

Toutes affaires cessantes, soulager des populations qui vivotent au jour le jour et cherchant le diable, qu’elles n’entrevoient même pas, pour lui tirer la queue.

Chez ces gens du pouvoir, qui crèchent dans de luxueuses maisons les pieds dans l’eau, conduisent de belles bagnoles, voyageant quand ça leur démange avec des passeports diplomatiques et souvent aux frais du contribuable avec enfants et épouses, tout est beau dans ce charmant pays.

Cette misère dont on parle, c’est ailleurs. Et ils n’ont pas tort. Ces poches de dénuement, c’est encore ailleurs. La population est tellement heureuse qu’elle ne cesse de manifester sa satisfaction au Chef à travers des marches.

Elle en fait même à ce point que le Préfet de la capitale a décidé d’interdire ces processions. Quitte à les réprimer sévèrement.

Mécontents, les gens ont décidé d’enfreindre l’interdit. Il faut bien qu’ils saluent la vision éclairée du Chef qui est à l’origine de cette splendeur.

Lui qui a réussi à chasser la misère si bien que l’on mange à sa faim dans tous les coins et recoins du pays.

Toutes ces tables de fortune et gargotes malfamées installées un peu partout dans la banlieue et où l’on vend des mets à deux sous, c’est l’expression vivante d’un pays en plein « Natangué ».

Vous en doutez ? La pauvreté a assurément bien reculé ! Pourquoi souriez-vous bêtement ?

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