Un haut responsable de l’Union africaine a appelé à «explorer le dialogue avec les extrémistes» dans le Sahel, dans une tribune parue dans le journal suisse Le Temps.
«Toute idée innovante est la bienvenue pour faire taire les armes en Afrique, en premier lieu celles portées par les terroristes et les extrémistes violents», a fait valoir le commissaire de l’UA à la Paix et la Sécurité, Smaïl Chergui.
L’accord conclu entre les Etats-Unis et les talibans afghans le 29 février «peut inspirer nos Etats membres pour explorer le dialogue avec les extrémistes et les encourager à déposer les armes, en particulier ceux qui ont été enrôlés de force», estime-t-il.
Cette déclaration intervient alors que le récent échange par le gouvernement malien de quelque 200 détenus contre quatre otages – un dirigeant malien d’opposition, Soumaïla Cissé, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens – a relancé les spéculations sur une reprise des contacts esquissés avec les djihadistes.
Le président malien Ibrahim Boubaca Keïta, renversé le 18 août par un putsch, avait brisé en février un dogme en se disant prêt à ouvrir un dialogue avec les djihadistes.
Très peu d’informations ont filtré sur la réalité ou la teneur de tels contacts, mais son émissaire pour le centre du Mali, Dioncounda Traoré, avait indiqué peu auparavant avoir envoyé des émissaires vers les chefs de l’alliance djihadiste liée à Al-Qaïda qui a libéré les otages.
Dans sa tribune, Smaïl Chergui appelle les pays africains à prendre en main leur sécurité, en particulier au Sahel. Les partenaires du Mali qui se sont déployés dans la région, «initialement pour une courte durée», rappelle-t-il dans une probable allusion à l’armée française, «s’y trouvent toujours».
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