Laisser mourir, c’est tuer. La méchanceté jusqu’à la tombe. Et le cadavre sera la macabre recette du bourreau sans humanité. Un bourreau au cœur habité par les cyniques démons du pouvoir. Les séquelles physiques et psychologiques sont déjà profondes et irréversibles pour certains.
Elles seront fatales pour d’autres. Est-il encore nécessaire de garder Ousmane Sonko et tous les autres détenus politiques en prison ? Vous ne gagnerez absolument rien à les voir agoniser et se dégrader physiquement en réanimation. Libérez-les tous ! sans protocole, ni délai, ni bracelet.
Jadis terre d’hospitalité et d’exil pour tous les opprimés politiques d’Afrique ? Le Sénégal, « pays de la Téranga » est devenu le « pays des hospitalisations d’opposants et manifestants ». Victimes des forfaitures d’un système qui les a privés de tous leurs droits, les dignes et fiers combattants de la liberté en sont arrivés finalement à se voir priver de tout. Ils ne se laissent pas mourir.
Vous les laissez mourir pour que survive le règne tyrannique d’un système boulimique au service de ses propres aspirations oligarchiques, égoïstes et opportunistes. Chers compatriotes, les maintenir au pouvoir, ce n’est pas une histoire de mauvais goût, mais de péril constant, avec en prime une misère politique et sociale à perpétuité.
L’arbitraire a fini par plonger le Sénégal dans la misère des cœurs. Des compatriotes ont été lâchement tués, victimes de la politique des nervis et des usages disproportionnés de la puissance publique. La force restant « hors-la-loi » et « à l’ouest de toute humanité ». Les droits fondamentaux de l’homme sont anéantis abus après abus, tortures après tortures, victimes après victimes, emprisonnements après emprisonnements, réanimations après réanimations.
Ils emprisonnent comme ils respirent. Emprisonner jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de respiration pour cette opposition presque sous-assistance respiratoire, depuis qu’ils ont entrepris de la réduire à sa plus simple expression. Celle-ci est désormais réduite à plus simple respiration. Elle ne retrouvera le souffle politique, pour se hisser au pouvoir et rétablir l’ordre juste, que si et seulement si elle procède à une meilleure canalisation de ses énergies combattantes.
Je connaissais les hommes assez méchants pour perpétrer les pires cruautés, mais je ne pouvais pas soupçonner que le mal avait élu domicile au cœur du pouvoir et chez certains de nos concitoyens se félicitant lâchement du malheur de leurs semblables ; niant les évidences et allant même jusqu’à initier un semblant de manifeste ridicule commandité par ce pouvoir tyrannique pour contrer ridiculement d’autres manifestes. Ce n’est que supercherie.
Magal et Gamou, Korité et Tabaski, Coran et Bible, pèlerinages et prières n’ont apparemment pas tué les démons et monstres qui ont solidement dressé leurs barbelés dans leurs âmes saignantes de cruauté. Un peu de dignité et moins d’indécence face aux malheurs du peuple !
Libérez les monstres qui vous barricadent le cœur devenu hermétique à la souffrance des parents de tous ces détenus politiques. Ces monstres hystériques téléguidant vos décisions radicales et vos complicités coupables, incapables de compassion et d’empathie. Une radicalité et une complicité au service de l’injustice et une injustice au service de la radicalité. L’une mène toujours à l’autre. Peu importe le bout par lequel vous le prenez.
Après avoir capturé la démocratie, poignardé le droit, étranglé la citoyenneté, démembré l’opposition, il ne leur reste plus qu’à laisser mourir des hommes qui n’ont plus rien à perdre, mais tout à gagner dans une grève de la faim pour que se goinfrer d’autoritarisme ne soit plus une chose aisée. Se salir les mains de sang ne nécessite pas forcément de porter personnellement le coup fatal. Il suffit juste de laisser mourir.
Ravi de voir que votre chorégraphie avec le mal est impeccable et le duo avec la cruauté parfait, Satan vous dira bravo !
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