L’administration publique sénégalaise est-elle en train de perdre de son crédit pour l’organisation de la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024 ? En effet, à moins de cinq mois de ce scrutin, son degré de neutralité est fortement remis en question par ses mesures d’interdiction des activités de l’opposition et son refus d’exécuter des décisions de justice en défaveur du régime.
L’administration publique sénégalaise a-elle définitivement choisi de se ranger du côté du régime en perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ? Cette question mérite bien d’être posée au regard des actes tendancieux au profit du camp du pouvoir et de son candidat que multiplient ces derniers temps des autorités administratives.
En effet, alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur le refus de la Direction générale des élections (Dge) d’exécuter la décision de réintégration immédiate du nom de Ousmane Sonko dans les listes électorales de Ziguinchor et du fichier électoral général rendue par le président du tribunal d’instance de Ziguinchor, voilà que les autorités administratives étalent encore leur partis pris dans le jeu électoral.
Le samedi 21 octobre dernier, le leader de la plateforme Taxawu Senegaal, Khalifa Ababacar Sall, a vu son cortège, dans le cadre de sa tournée « Mottali Yéene » prévue dans la région de Fatick du 21 au 28 octobre pour la campagne de parrainage, bloquer à l’entrée de la localité Louli Sesene, dans le département de Fatick, pendant plusieurs heures par la Gendarmerie nationale.
Le motif brandi par les hommes en bleu est l’absence d’une autorisation préfectorale. Le même jour du samedi 21 octobre, Malick Gakou, un autre candidat déclaré de l’opposition à cette élection présidentielle de 2024 qui était également dans la région de Louga, a vu sa tournée interrompue par la Police nationale.
Cette situation avait d’ailleurs poussé les responsables de sa coalition « GAKOU 2024 » à dénoncer vigoureusement dans un communiqué, les « interdictions, blocages et obstacles opposés au déploiement territorial de leurs activités au moment où une « hiérarchisation sans précédent et un favoritisme systématique sont accordés à la coalition au pouvoir ».
En effet, au moment où ces candidats déclarés à la prochaine présidentielle font face à des mesures de restriction de leurs activités dans le cadre de cette période de deux mois de collecte des signatures pour le parrainage, leur adversaire et dauphin désigné du président de la République, Amadou Ba, déroule tranquillement ses activités sans aucune entrave.
La preuve, le même week-end du 21 et 22 octobre, il était dans le nord du pays notamment à Saint louis, Dagana et Richard Toll pour officiellement une tournée économique sud fond de remobilisation des troupes.
Accompagné des autorités locales et ses camarades responsables de la coalition au pouvoir, il a été accueilli partout par des foules acquises à sa cause sous l’œil protecteur des forces de défense et de sécurité.
A souligner que cette immixtion de l’administration dans le jeu politique au profit du camp présidentiel n’est pas une première. Avant ce blocage du cortège de Khalifa Ababacar Sall et de Malick Gakou, Ousmane Sonko et son « Nemmekou tour » ont été bloqués, puis Malick Gakou a aussi vu sa caravane « Yoonu ndamli » bloquée en septembre dernier. Il en est de même pour le leader du mouvement Gueum sa bopp, Bougane Gueye Dany, et encore le leader du parti Awalé, Dr Abdourahmane Diouf.
NANDO CABRAL GOMIS
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