Côte d'Ivoire

Réactions favorables après l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

– Grosse déception, exprimée par des associations de défense des victimes des violences post-électorales 2010-2011.

L’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, mercredi, par la Cour pénale internationale, a provoqué des scènes de liesse chez leurs partisans, mais aussi des réactions au sein de la classe politique en Côte d’Ivoire.

Les deux politiciens étaient poursuivis pour des crimes contre l’humanité prétendument perpétrés en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011 et qui auraient fait 3.000 mort. Mais ils sont désormais définitivement blanchis, au terme d’un procès qui a duré plus de cinq ans.

Georges Armand Ouégnin, président de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), estime qu’il s’agit « de la victoire de la justice de la démocratie ».

«La libération de Laurent Gbagbo est une grande joie pour nous. Il s’agit de la victoire de la justice de la démocratie, et le président Laurent Gbagbo a été réhabilité, il a été blanchi et lui et le ministre Charles Blé Goudé. Ils ont été blanchis. Il est tout à fait normal qu’ils rentrent en Côte d’Ivoire. Tous les Ivoiriens les attendent et c’est tout à fait normal qu’on leur réserve un accueil triomphal », a-t-il déclaré à l’Agence Anadolu, en marge d’une session ordinaire de l’Assemblée nationale.

Pour Henri Konan Bedié, l’ex-allié du président Alassane Ouattara et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui s’est allié au parti de Gbagbo pour les législatives du 6 mars dernier, « l’acquittement de ces deux personnalités et leur retour définitif en Côte d’Ivoire vont certainement contribuer à la décrispation de la vie politique nationale », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Un sentiment partagé par l’opposant Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, contraint à l’exil depuis 2019, qui a estimé sur les réseaux sociaux, que «cette décision d’acquittement vient mettre un terme définitif à près d’une décennie de procédures. Plus aucune raison objective ne peut être opposée au retour dans leur pays de ces deux fils de la Côte d’Ivoire».

Du côté du parti au pouvoir, Joël N’guessan, cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et l’un des témoins à charge, souhaite que Laurent Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire.

Mais une fois rentré, a-t-il souligné, « il faut qu’il se mette dans une posture de repentance, parce qu’il y a eu 3.000 morts. Ces 3.000 morts ne sont morts tout seul. Nous devons nous repentir entre Ivoiriens de ce que nous avons eu à poser comme acte. Il faut qu’il rentre dans son pays et que la justice joue son rôle. Nous ne voulons plus revivre cela (crise post-électorale de 2010 et pré-électorale 2020 Ndlr). Nous voulons une opposition responsable et non une opposition qui se lève un matin pour lancer un boycott estimant que la CEI n’est pas légale et par la suite prendre part aux législatives avec la même CEI. »

Cependant, une grosse déception a été exprimée par des associations de défense des victimes des violences post-électorales 2010-2011. Pour Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes, « la Cour pénale internationale (CPI) vient de montrer qu’elle est incapable de lutter efficacement contre l’impunité ».

« Elle démontre qu’elle constitue un géant au pied d’argile qui ne fait plus peur aux criminels en Côte d’Ivoire. Cette décision d’acquittement est réfractaire aux droits des victimes et la non-répétition de commissions de crimes de masse », a-t-il déclaré.

« Les victimes n’ont pas obtenu vérité, justice. Elles estiment avoir été les dindes d’une farce judiciaire. C’est une situation qu’elles ne peuvent pas accepter», a-t-il souligné.

Avec Agence Anadolu

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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