Le responsable se trouvait dans la capitale iranienne pour assister à l’investiture du nouveau président. Le Hamas affirme que son chef, âgé de 61 ans, a été tué dans une frappe israélienne.
Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué ce mardi en Iran, était le visage de la diplomatie intransigeante du groupe palestinien Hamas en marge du conflit dans la bande de Gaza où trois de ses fils ont été tués dans une frappe aérienne israélienne.
Né à Chati, dans le camp de réfugiés palestiniens au nord de Gaza, Il étudie la littérature arabe à l’université islamique de Gaza. Rapidement, il adhère rapidement à la politique militante et milite au sein du Hamas dès la création du mouvement pour la libération de la Palestine.
Le gouvernement israélien de Yitzhak Rabin l’expulse vers le Liban en 1992 après trois ans de prison. Il rentre à Gaza en 1993 et devient l’homme de confiance et le secrétaire du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, qui est assassiné par un missile de l’armée israélienne en mars 2004.
« Le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël »
Après la victoire du Hamas aux élections municipales palestiniennes de 2005, Haniyeh est la tête de liste aux élections législatives de janvier 2006. Il annonce lui-même la victoire du Hamas, qui remporte 74 sièges au parlement palestinien, et se dit prêt à travailler avec le Fatah de Mahmoud Abbas.
Trois mois plus tard, il devient Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Avant de démissionner un an plus tard, il échappe déjà à plusieurs tentatives d’attentat. Il revient au pouvoir pour former un gouvernement d’union nationale. Mais le 14 juin 2007, il est limogé par le président Mahmoud Abbas à la suite de la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza.
Sa rhétorique est constante même si les diplomates internationaux le considéraient comme plus modéré que d’autres membres du Hamas.
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L’Iran diffuse la dernière vidéo du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh avant sa mort. pic.twitter.com/UbFsY23huN— Restitutor Orientis (@restitutorII) July 31, 2024
En 2012, il avait affirmé que « le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël » et que « la lutte des Palestiniens continuera jusqu’à la libération de la totalité de la terre de Palestine et de Jérusalem, et le retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux ».
Même si son influence a pu décroître face à la montée en puissance d’éléments plus radicaux, Haniyeh reste auréolé d’un certain prestige : c’est lui qui a entériné la séparation avec l’Autorité palestinienne et lui qui a fait de Gaza un « Hamasthan », selon Sébastien Boussois, spécialiste de géopolitique et du monde arabe.
À la tête du Hamas depuis 2017
Le 6 mai 2017, il est élu à la tête du bureau politique du Hamas, remplaçant ainsi Khaled Mechaal. Depuis 2020, il bénéficiait tout comme son fils, de la nationalité et d’un passeport turcs et ce père de treize enfants vivait en exil au Qatar. Soupçonné d’avoir joué un rôle dans les attaques du 7 octobre, il faisait l’objet par le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, d’un mandat d’arrêt international.
Depuis le début du conflit avec Israël, une soixantaine de membres de sa famille dont plusieurs de ses enfants et de ses petits-enfants ont été tués lors de bombardements à Gaza.
Ismaïl Haniyeh niait les accusations israéliennes selon lesquelles ses fils seraient des combattants du Hamas et avait déclaré que « les intérêts du peuple palestiniens sont au-dessus de tout » lorsqu’on lui avait demandé si leur mort affecterait les négociations visant à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Tout en déclarant publiquement que l’armée israélienne serait « ensevelie dans les sables de Gaza », Ismaïl Haniyeh et son prédécesseur à la tête du bureau politique du Hamas, Khaled Mechal avaient multiplié les déplacements dans la région pour les négociations sur un cessez-le-feu avec Israël.
Après son assassinat, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a condamné dans un communiqué le « lâche assassinat » du chef politique du Hamas. Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet « acte lâche, ne restera pas sans réponse ».
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