Tik Tok

Quelles sont les institutions et les pays bannissant l’application TikTok ?

Fini TikTok. Plusieurs institutions ont récemment demandé à leurs employés de supprimer l’application chinoise de leurs smartphones, pour une question de sécurité. Ils ont donc été priés, ou fortement encouragés, de ne plus utiliser le réseau social, qui représenterait une menace.

L’ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, est de plus en plus scrutée par les Occidentaux qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d’utilisateurs du monde entier.

Si l’entreprise avait admis, en novembre dernier, que certains de ses employés en Chine pouvaient accéder aux données des utilisateurs européens, elle dénonce les mesures de restrictions ou d’interdictions prises à l’encontre de son application. Pour ByteDance, ces suspensions sont fondées sur « des conceptions fondamentalement erronées » .

Après l’Inde et les États-Unis, qui ont été les premiers à prendre des mesures d’interdictions, de nombreuses institutions leur ont emboîté le pas. On fait le point sur ces organes qui ont banni TikTok.

La Maison Blanche et les agences fédérales américaines
TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains qui considèrent l’application comme une menace à la sécurité nationale, et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre.

Après cela, le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB) a demandé aux agences gouvernementales de « supprimer et d’interdire les installations » de l’application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d’« interdire le trafic internet » depuis ces appareils vers l’application. Les agences fédérales américaines devront ainsi s’assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l’application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné le Bureau de la Maison Blanche, lundi 27 février 2023.

La Commission européenne et le Conseil européen
Jeudi 23 février, c’est la Commission européenne qui a annoncé interdire l’usage de l’application TikTok sur les appareils professionnels de son personnel afin de « protéger les données » de l’institution. Cette « suspension » du réseau social « vise à protéger la Commission contre les cybermenaces […] Il est de notre devoir de réagir le plus tôt possible aux cyberalertes potentielles », a indiqué l’exécutif européen dans un communiqué.

Les fonctionnaires et employés de la Commission ont jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes…), a précisé un porte-parole de l’institution. Mais ils devront également supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications officielles (messagerie électronique, applications de visioconférence…), afin de « protéger les données de la Commission », a-t-il ajouté.

Dans la foulée de cette annonce, le porte-parole du Conseil européen a déclaré que des mesures similaires seront également prises par l’institution.

Le Parlement européen
Après la Commission européenne et le Conseil européen, le Parlement européen a lui aussi décidé d’interdire TikTok sur les téléphones professionnels de ses employés pour des raisons de sécurité, a-t-on appris mardi 28 février auprès d’un responsable de l’Union européenne.

Cette interdiction s’appliquera aussi aux appareils mobiles personnels de ces employés sur lesquels sont installés un accès aux courriels du Parlement et d’autres accès au réseau, a précisé ce responsable, ajoutant que cette décision devrait être annoncée prochainement.

Le Parlement danois
Après les recommandations du Centre danois de cybersécurité conseillant fortement aux fonctionnaires de supprimer TikTok de leurs téléphones, le Parlement danois a annoncé, mardi 28 février, avoir demandé aux députés et à l’ensemble de ses personnels de bannir l’application TikTok des appareils mobiles qu’il fournit à cause du « risque d’espionnage ».

Le gouvernement canadien
Lundi 27 février, c’est le gouvernement canadien qui a annoncé qu’il allait bannir l’application chinoise des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel, à compter de ce mardi 28 février, évoquant « un niveau de risque inacceptable » pour la vie privée et la sécurité.

« Sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone », a expliqué la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier, précisant dans un communiqué qu’elle avait été prise « à titre préventif ».

« Nous n’avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis », a-t-elle toutefois ajouté.

Le commissariat canadien à la protection de la vie privée a par ailleurs annoncé la semaine dernière avoir lancé une enquête sur TikTok visant à établir sa conformité aux lois canadiennes. Elle vise notamment à vérifier que « TikTok a obtenu un consentement valable pour la collecte, l’utilisation et la communication de renseignements personnels ».

L’Inde
Bien avant ces institutions occidentales, l’Inde a interdit TikTok dès 2020, au nom de la sécurité nationale. Une annonce survenue peu après un affrontement meurtrier entre armées indiennes et chinoises autour de la frontière de l’Himalaya.

Les autorités indiennes craignaient alors que la Chine utilise ses applications à des fins d’espionnage. WeChat et Weibo avaient d’ailleurs été interdites au même moment dans le pays.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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