Ah, qu’il est beau mon gros village ! Ce pays qui se nomme Sénégal, je l’aime et le respire par tous mes pores. Il est comme la bien-aimée du poète.
Jamais la même, ni tout à fait une autre. Un pays à part avec ses contradictions et son hypocrisie, notamment sa fausse bigoterie, qui font son charme.
Voilà donc un pays où se meuvent des messieurs, la morale en bandoulière et chapelets en ostentation, tout occupés à regarder sous les jupes ou les pagnes des femmes, si ce n’est par le trou de la serrure pour juger de nos mœurs si débridées, et qui en oublient de surveiller leur progéniture !
Il y a du boulot pour eux, assurément. Peut – être que l’un d’eux, en particulier, prêtera désormais plus attention à sa famille qu’à traquer les compatriotes qui n’ont que le défaut de vivre leur jeunesse. Ou leur vie tout simplement.
Pour le reste, il convient de se demander qu’est- ce qui se passe donc dans la tête de notre président bien-aimé ? Lui, si jeune, si beau, si intelligent, si bien élu, si chanceux que du pétrole et du gaz ont été découverts dans notre pays sous son magistère…
On dirait que le mec ne supporte plus la critique qui le rend si irascible. Traiter avec tant de désinvolture une partie de son peuple dont le seul tort est de ne pas partager ses idées. La réduire à du néant.
Des oisifs – errants alors qu’une bonne partie de sa jeunesse diplômée de nos universités ou des meilleurs établissements du monde cherchent du boulot.
Oui, y a des défaillances terribles dans la communication du Chef. Fort heureusement, il y a Latif. Pourquoi me regardez-vous donc comme ça ?
Oui, Latif ! Voilà un bonhomme qui pourrait bien être un bon sujet pour des thésards. Mais que voulez-vous ? Il n’est plus journaliste.
Quand il exerçait ce fichu métier, il était bien en contact avec le peuple. Il mesurait ses misères, ses pleurs, ses peines, ses chagrins. Et prenait sa plume pour le défendre contre les exploiteurs, les prévaricateurs, les corrompus.
Un vrai combattant des causes justes ! Au contact avec le pouvoir, il a changé mais, comme on le sait, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas.
Heureusement que lui, il change ! Et pas seulement de veste. Il ne voit plus les choses avec les mêmes yeux qu’avant. Ne lui en voulez surtout pas si, pour lui, tout roule.
Vive Macky !, vive Latif !. Le peuple vous sera éternellement reconnaissant de tant de générosité de votre part. Maintenant que vous êtes là où vous êtes grâce à lui, vous pouvez bien réduire quelques -uns de ses composantes à de la vermine.
Des gens « sans paletot et sans place ». Ah, ce que certains peuvent oublier bien vite leur situation d’hier !
