Dakar-Echo

Presse bâillonnée

Presse bâillonnée

Vous ne pensez pas, chers consœurs et confrères, qu’il est devenu impératif pour nous de la fermer ou de casser définitivement nos plumes ?

Les gens d’en face ne rigolent pas et peuvent se révéler dégoûtants dans leurs pratiques qui sont pires que celles de la police stalinienne.

C’est à croire qu’ils ont mis en place une brigade de la pensée chargée de traquer nos paroles et nos écrits. Même, et surtout !, le mur défouloir des réseaux sociaux est surveillé.

C’est comme dans le roman « 1984 » du Britannique Georges Orwell, publié en… 1949 et qui ne dépare en rien de ce qui se passe dans notre charmant pays en l’an 2023.

La liberté d’expression n’existe plus. Tous les comportements sont minutieusement surveillés grâce à des machines appelées télécrans et d’immenses affiches représentant le visage de « Big Brother » — pas celui du Chef ! — sont placardées dans les rues avec l’inscription : « Big Brother vous regarde ».

Vous vous croirez au Sénégal, non ? Une preuve, s’il en était besoin, du grand bond en arrière démocratique effectué par le Sénégal sous la direction de notre Timonier.

Rien en fait ne différencie ces pratiques d’un régime totalitaire fortement inspiré à la fois de certains éléments du stalinisme et du nazisme décrites dans « 1984 » à celles de ce charmant pays où des journalistes sont convoqués de façon récurrente pour diffusion de fausses nouvelles, diffamation, outrage à corps constitués et offense au chef de l’Etat.

Ce dernier délit qui rappelle la monarchie n’existe nulle part ailleurs dans les vraies démocraties et ne subsiste que sous nos tropiques. Et à ce rythme où les journalistes sont convoqués à la police ou à la gendarmerie, il serait plus réfléchi pour eux de la fermer ou de casser définitivement la plume.

A moins de se transformer en griots du Chef ! Nos enquêteurs doivent avoir des choses beaucoup plus sérieuses et urgentes à faire que se scotcher devant des écrans d’ordinateurs ou de télévisions pour traquer ce qu’on écrit en mal ou en bien sur le Chef, sur des magistrats ou sur le leader de l’opposition.

A quoi ça sert la démocratie si on ne peut pas donner son avis — y compris et surtout son avis négatif — sur ses dirigeants ou sur ceux qui rendent la justice au nom des citoyens ?

Kaccor Bi

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