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Pourquoi l’or pourrait continuer de voler de record en record

Pourquoi l’or pourrait continuer de voler de record en record

Le metal precieux rebondissait lundi après s’être fortement replié dans le sillage de l’élection de Donald Trump.

Il devrait être
largement soutenu l’année prochaine par les achats des banques centrales et les baisses de taux attendues aux Etats-Unis.

L’envolée de l’or est loin d’être terminée. C’est en tout cas l’avis des analystes de Goldman Sachs. Ils voient le métal précieux atteindre de nouveaux sommets l’an prochain et franchir les 3.000 dollars l’once d’ici à décembre 2025. Un scénario qui repose sur une demande accrue des banques centrales en or et la perspective de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

L’or a enchaîné les records en 2024 et atteint un pic historique le 31 octobre, à 2.790 dollars l’once. Il s’est ensuite replié dans le sillage de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, avant de rebondir lundi et de repasser au-dessus de 2.600 dollars.

En tout, il a perdu près de 5 % depuis le 5 novembre dernier, sur fond de renforcement du dollar.
Son indice pondéré (contre un panier de devises) s’est envolé à son plus haut niveau en deux ans le 14 novembre dernier. La hausse du billet vert, qui rend notamment l’or plus coûteux pour les investisseurs internationaux, a temporairement pesé sur la demande. Mais la devise américaine s’est depuis repliée, recréant un environnement plus favorable au métal jaune.

« Les facteurs de soutien fondamentaux de l’or n’ont jamais disparu », estime Charu Chanan stratège chez Saxo Capital Markets. L’or continue de bénéficier de son statut de valeur refuge et reste plébiscité dans un contexte marqué par de vives tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, où la Russie a procédé à des frappes massives dimanche.

Incertitude économique
Selon Goldman Sachs, les banques centrales devraient continuer à augmenter leurs réserves, un facteur clé de soutien des prix. Elles ont acheté de l’or à des niveaux inédits ces deux dernières années pour faire face à l’incertitude économique. En 2022 et 2023, elles ont ajouté 1.082 tonnes et 1.037 tonnes à leurs réserves, selon le Conseil mondial de l’or, du jamais-vu depuis les années 1950.

« Les achats depuis le début de l’année 2024 sont conformes à ceux de 2022 et restent généralisés », note l’organisation. Les institutions monétaires des pays émergents sont celles qui ont le plus augment  la part de l’or dans leurs reserves dans l’optique de réduire leur dépendance au dollar.

Baisse des coûts d’emprunt L’évolution de l’or dépendra aussi beaucoup de la direction des rendements obligataires. Quand ils baissent, cela profite à l’or, qui devient alors relativement plus attrayant que les emprunts d’Etat, eux aussi réputés sans risque.

Depuis l’élection de Donald Trump, ils ont fortement remonté. Mais, à l’avenir, ils bénéficieront a priori (les prix et les rendements des obligations évoluent en sens inverse) des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine, même si celle-ci pourrait se montrer plus prudente en raison du potentiel inflationniste de son programme économique.

Austan Goolsbee, président de la Réserve fédérale de Chicago, a affirmé que les taux seraient « beaucoup » plus bas dans les 12 à 18 mois si l’inflation continuait à se rapprocher de la cible de 2 %. Près de 46 % des traders anticipent une nouvelle réduction des le mois prochain.

Rachel Cotte

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