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Pour l’Autorité Palestinienne, le départ de Netanyahou «marque la fin d’une des pires périodes» du conflit

Pour l’Autorité Palestinienne, le départ de Netanyahou «marque la fin d’une des pires périodes» du conflit

Le premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a estimé lundi que le départ de Benjamin Netanyahou du pouvoir marquait «la fin d’une des pires périodes du conflit» israélo-palestinien, au lendemain de l’intronisation d’un nouveau gouvernement en Israël.

«Le départ du premier ministre israélien après 12 ans au pouvoir marque la fin d’une des pires périodes dans l’histoire du conflit israélo-palestinien», a affirmé Mohammed Shtayyeh avant la réunion hebdomadaire du gouvernement à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

À Tel-Aviv, des milliers de personnes fêtent le départ du pouvoir de Netanyahou
Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche soir pour fêter le départ du premier ministre Benyamin Netanyahou, au pouvoir pendant plus d’une décennie.

Les yeux fixé sur un écran de télévision dans une rue de Tel-Aviv, Ossie peine à parler. «C’est un rêve qui se réalise», souffle du bout des lèvres la sexagénaire qui voit partir dimanche le Premier ministre de droite Benyamin Netanyahou, après 12 ans au pouvoir.

En train de promener son chien, elle s’est arrêtée sur la terrasse d’un bar pour regarder en direct à la télévision la secrétaire du Parlement égrainer les noms des députés ayant voté pour ou contre le «gouvernement du changement».

Les dizaines de clients du bar où flottent des drapeaux multicolores LGBT ont retenu leur souffle, jusqu’à ce que le résultat soit annoncé: 60 pour, 59 contre.

Ossie elle s’est assise. «J’ai la chair de poule, je ne peux pas parler. J’espère juste que ça va durer, au moins un an», glisse-t-elle. En remportant le vote de la Knesset, le gouvernement hétéroclite mené par l’ultra-droitier Naftali Bennett met fin à 15 ans de pouvoir de Benyamin Netanyahou ainsi qu’à une crise politique de plus de deux ans, qui a amené quatre fois les Israéliens aux urnes.

Sur l’emblématique place Rabin, où les adversaires de M. Netanyahou ont inlassablement appelé à sa démission tous les samedis depuis plus d’un an, la musique est à plein volume.

Sur cette même place, où l’ancien Premier ministre travailliste a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, un canon envoie de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens.

«Bibi à la maison», harangue un homme depuis le podium. À Tel-Aviv la libérale, le départ de Benyamin Netanyahou est vécu comme un moment «historique», dit Chen Nevo, qui travaille dans le marketing. «Je suis un peu sous le choc», confesse celle qui est venue sur la place avec ses enfants en bas âge, malgré l’heure tardive. «Ils sont supposés dormir, mais nous avons attendu ce moment si longtemps!».

«Dégage»
Mais dans les célébrations des habitants de Tel-Aviv, ville où est concentrée la jeunesse libérale et de gauche du pays, pointe déjà aussi la crainte d’un lendemain qui déchante.

Le nouveau Premier ministre Naftali Bennett est le héraut de la droite radicale, proche des religieux, des colons et le nouveau gouvernement, qui inclue deux partis de gauche, met en bonne place des partis de droite.

«C’est un gouvernement étrange mais je crois en ces gens, ils veulent rassembler Israël», estime Mme Nevo. «Je ne sais pas si ça durera, mais c’est un changement et nous en avions besoin», dit-elle alors que résonne la chanson «Imagine» de John Lennon en hébreu et en anglais.

Rubi Sofer, 48 ans, est également venu en famille depuis Rishon Letzion, en banlieue de Tel-Aviv. Lui, son épouse et ses deux filles: tous arborent un tee-shirt noir sur lequel est inscrit les deux lettres blanches du mouvement de contestation anti-Netanyahou qui a rythmé la vie israélienne chaque samedi pendant plus d’un an, «Lekh», ou «Dégage».

«Ce soir est un soir incroyable pour nous. Ces dix derniers mois, nous avons été à Balfour [la résidence du Premier ministre à Jérusalem] tous les samedis, même pendant la pandémie», raconte cet employé du secteur BTP.

«Nous n’aimons pas Bibi du tout, il a détruit la société israélienne», dit l’homme au piercing dans le nez, qui lui reconnaît des bienfaits sur le plan sécuritaire mais lui reproche d’avoir négligé les problèmes sociaux. «La société israélienne a besoin de guérir». «Bennett n’est pas mon rêve le plus doux mais pour gagner la guerre parfois il faut savoir perdre de petites batailles, et pour remplacer Bibi, nous avions besoin de ça».

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