SénégalSociété

Port du masque obligatoire dans la rue et dans tout le pays pendant trois mois

Les autorités sénégalaises ont décidé d’imposer le port du masque dans la rue dans tout le pays pendant trois mois, parmi de nouvelles mesures rigoureuses face à une progression du Covid-19 qui alarme le gouvernement.

Le port du masque sera obligatoire sur la voie publique, dans les administrations, les commerces, les transports en commun, et les véhicules transportant au moins deux personnes, stipule un arrêté du ministère de l’Intérieur publié jeudi.

Les autorités ont déjà remis en vigueur un couvre-feu nocturne depuis mercredi soir dans les régions de Dakar et Thiès. Il a suscité de premiers incidents dans la capitale.

Jeudi, le ministère de l’Intérieur a aussi interdit tous les rassemblements sur la voie publique jusqu’au 17 janvier dans ces deux régions. Il a interdit toutes les réunions publiques et privées, y compris les mariages et les baptêmes.

Le ministère des transports a, lui, restreint la fréquentation des transports en commun. Après un recul, le Sénégal fait face à une deuxième vague de la pandémie. Comme ailleurs en Afrique, les chiffres sont loin d’atteindre ceux annoncés sur d’autres continents.

Mais l’épidémie met sous tension le système sanitaire de ce pays pauvre. Un couvre-feu a été rétabli depuis mercredi soir de 21h00 à 05h00 GMT dans les régions de Dakar et Thiès qui concentrent presque 90% des cas de contamination par le coronavirus selon les autorités.

Le conseil des ministres a justifié mercredi soir ces mesures par « une augmentation fulgurante des contaminations, des cas sévères, des cas graves et du nombre de décès ».

Dakar a été le théâtre de premières manifestations de contestation dans la nuit de mercredi à jeudi. Des groupes de jeunes ont brûlé des pneus, dressé des barricades et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène à Ngor, parmi d’autres quartiers de la capitale et de sa banlieue, a constaté un photographe de l’AFP.

« On est nombreux à travailler la nuit », disait Jean-Paul Mendy dans l’arrondissement des Parcelles Assainies, où des Dakarois ont aussi bravé le couvre-feu.

« On cherche à gagner notre vie au jour le jour. Et là, on nous empêche de travailler la nuit » alors que pour un livreur comme lui il est plus facile de travailler tard à cause des encombrements de la capitale dans la journée.

Le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome a minimisé la portée des incidents lors d’une conférence de presse. Les populations « ont observé la mesure » de couvre-feu, a-t-il dit. « Il y a eu quelques manifestations et après quelques interventions (des forces de l’ordre), l’ordre a été rétabli ».

La pandémie a durement affecté l’économie d’un pays habitué à la croissance ces dernières années. Le rétablissement du couvre-feu inquiète une partie de la population, en particulier celle, ultra-majoritaire, qui vit en travaillant dans l’économie dite informelle.

Les restaurateurs de rue ou les vendeurs à la sauvette par exemple risquent de subir un nouveau contre-coup.

Un premier couvre-feu avait été instauré en mars 2020 après l’apparition du premier cas. Il avait suscité des manifestations violentes. Il avait été levé en juin.

Le Sénégal a déclaré plus de 20.000 cas de contamination et 438 décès. Le président sénégalais avait justifié mardi soir le rétablissement du couvre-feu en invoquant la recrudescence des cas et le « relâchement général » observé. Il avait assuré suivre les recommandations des médecins.

Le président sénégalais n’a pas fixé d’échéance pour une campagne de vaccination, mais a demandé qu’une « stratégie de vaccination soit proposée dans les meilleurs délais ».

Articles Similaires

1 sur 234

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *