Dakar-Echo

Plusieurs personnes arrêtées à N’Djaména lors des manifestations de l’opposition et de la société civile

Plusieurs personnes arrêtées à N’Djaména lors des manifestations de l’opposition et de la société civile

Au Tchad, plusieurs personnes dont des leaders politiques et de la société civile ont été arrêtées par les forces de sécurité, samedi à N’Djamena, alors qu’elles manifestaient contre un sixième mandat du président Idriss Deby, a appris Dakarecho de sources locales concordantes.

« Nos camarades Mahamat Nour Ibedou (secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme-CTDH), Kalid Daoud (chargé des relations publiques de la CTDDH) et plusieurs leaders de la société civile et opposition démocratique sont arrêtés par le régime criminel de Deby. La CTDDH exige leur libération immédiate et sans conditions. Pas de 6eme mandat au Tchad », a écrit dans un tweet, la CTDDH.

Selon plusieurs sources dont l’opposant Yaya Dillo, parmi les milliers de personnes qui ont marché dans la capitale N’Djamena, une dizaine de manifestants y compris le chef de file de l’opposition démocratique, Saleh Kebzabo, ont été arrêtés et conduits à une destination inconnue.

« En plein marché de Dembé à N’Djamena, la police antiémeute a tiré des grenades lacrymogènes, causant toux et suffocation des commerçants et des riverains », a relevé la CTDDH.

Dans un tweet, Yaya Dillo a exprimé son étonnement face au « silence éhonté » de la communauté internationale sur « ces arrestations arbitraires ».

« Ce silence met en cause, de toute évidence, l’universalité des valeurs démocratiques et de justice. Je condamne fermement la répression et l’arrestation des leaders politiques et de la société civile. J’invite la Communauté Internationale, notamment l’ONU, l’Union Européenne, l’Union Africaine, les États Unis d’Amérique, la France ainsi la Russie de se saisir de la situation de non droit au Tchad afin d’éviter le pire dans ce pays », a martelé l’opposant Yaya, recherché au Tchad depuis le 28 février 2021.

Jeudi, le député Saleh Kebzabo, président de l’UNDR (l’union Nationale pour le Développement et le Renouveau) avait annoncé qu’il va organiser une marche pacifique le samedi 20 mars contre un sixième mandat du président Deby.

« Après une longue période de concertation avec les forces républicaines opposées aux élections du 11 avril, j’ai décidé de descendre dans les rues pour dire ma détermination pour une alternance en 2021. Ce samedi 20 mars, je vous invite tous à vous joindre au combat. Cette lutte est celle de tous les Tchadiens qui se sentent opprimés et qui vivent l’injustice depuis 30 ans que Déby entretient la misère de notre peuple », avait annoncé Kebzabo dans un tweet.

L’opposant Succès Masra, leader du parti « Les Transformateurs », qui a rencontré le président Deby mardi, avait également invité ses partisans à une marche samedi pour une alternance au sommet de l’Etat du Tchad.

« Le Tchad, les Tchadiens et Tchadiennes veulent l’alternance, une alternance civilisée pour libérer les énergies et protéger tous les enfants du Tchad. Alors, ce 20 mars 2021, nous marchons et exigeons l’alternance maintenant », a-t-il annoncé vendredi lors d’une rencontre avec ses partisans.

Le 11 avril, les Tchadiens iront aux urnes pour élire leur nouveau président. La cour suprême avait validé dix candidatures mais quatre de ces candidats dont Saleh Kebzabo se sont retirés de la course.

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