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Plus de la moitié de l’humanité a mal à la tête selon une étude scientifique

Les maux de tête touchent chaque année une personne sur deux, et chaque jour une personne sur six, selon une étude compilant près de soixante ans de données. ,

Barre dans le crâne, pression au niveau des tempes, œil douloureux : si ces désagréments vous sont familiers, sachez que vous êtes loin d’être seul.

Les maux de tête sont des symptômes largement partagés, 52 % de la population mondiale étant touchée sur une année, selon une nouvelle étude qui agrège la littérature scientifique disponible sur le sujet.

D’après les chiffres publiés mardi par « The Journal of Headache and Pain », 26 % décriraient une céphalée de tension, 14 %, une migraine et 4,6 %, des maux de tête récurrents au moins quinze jours par mois…

Pour parvenir à ces résultats, des chercheurs de l’Université norvégienne de science et de technologie (NTNU) ont compilé les données de 357 études publiées entre 1961 et 2020. Ils ont dû tenir compte de méthodes très diverses, les personnes ayant été interrogées, selon les travaux, sur les symptômes ressentis au cours de leur vie, l’année précédente ou seulement la veille.  

Les auteurs estiment ainsi que, chaque jour, 15,8 % de la population mondiale souffre d’un mal de tête. Soit près d’une personne sur six !

Les femmes davantage touchées
Les maux de tête seraient plus répandus chez les femmes (57,8 % d’entre elles touchées sur une année) que chez les hommes (44,4 %). « Cela a probablement à voir avec les hormones sexuelles féminines, et en particulier les fluctuations des œstrogènes. De plus, la situation de vie des femmes peut jouer un rôle », souligne Lars Jacob Stovner, professeur de neurologie à la NTNU.

La migraine varie considérablement avec l’âge, poursuit l’auteur principal de l’étude : « Elle peut survenir chez les jeunes enfants, mais devient beaucoup plus fréquente après la puberté et est plus fréquente chez les adultes jeunes et d’âge moyen, en particulier chez les femmes. Après 60 ans, elle a tendance à être moins répandue, mais certains peuvent l’avoir jusqu’à un âge avancé. »

Les chiffres semblent suggérer que les céphalées gagnent du terrain avec les années. Toutefois, les chercheurs se gardent bien de l’affirmer et préviennent que le gros des variations observées d’une étude à l’autre reste mystérieux.

Dans leur article, ils expliquent que de nombreux facteurs, non pris en compte jusqu’ici, pourraient être déterminants, comme la génétique, les conditions climatiques, la lumière, l’altitude, le stress ou encore l’exposition à la pollution de l’air.

Les définitions mêmes de « céphalée » ou de « migraine » peuvent aussi varier. Sur la répartition géographique des 357 publications utilisées, les auteurs reconnaissent qu’une majorité d’entre elles proviennent de pays à hauts revenus dotés de systèmes de santé performants.

Pour une meilleure estimation des maux de tête à l’échelle mondiale, les chercheurs réclament davantage d’enquêtes dans les pays à plus faibles revenus. Afin de mieux comprendre ces situations inconfortables dont souffre une partie de la population, ils préconisent aussi une rédaction cohérente des questionnaires utilisés par les scientifiques qui travaillent dans ce domaine.

GAËL LOMBART

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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