Soudan

Plus de 100 morts dans des affrontements tribaux au Darfour

Plus de 100 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements tribaux ces derniers jours au Darfour, a indiqué lundi 13 juin un chef tribal de cette région de l’ouest du Soudan régulièrement endeuillée par des conflits pour la terre ou l’eau.

Selon Ibrahim Hachem, un chef de la tribu Gimir, «les affrontements ont causé la mort de 117 personnes, et 14 villages ont été incendiés». Ces combats opposant la tribu non arabe des Gimir à la tribu arabe des Rizeigat au Darfour-Ouest ont, selon lui, coûté la vie à des Gimir en grande majorité.

Ces violences ont débuté la semaine dernière suite à un conflit foncier opposant un membre des Rizeigat à un autre des Gimir dans la région de Kolbous, à près de 160 kilomètres au sud d’El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest.

Elles surviennent alors que le Soudan peine à se remettre des conséquences du putsch mené par le général Abdel Fattah al-Burhane en octobre.

300.000 morts et 2,5 millions de déplacés
L’Etat du Darfour-Ouest, région aride frontalière du Tchad, est en proie ces derniers mois à des violences meurtrières. En avril déjà, plus de 200 personnes y ont été tuées dans des affrontements opposant tribus arabes et tribus non arabes de la région.

Lundi, l’émissaire onusien Volker Perthes s’est dit «consterné» par les violences survenues à Kolbous. «Le cycle de violence au Darfour est inacceptable et met en évidence les causes profondes qui doivent être résolues», a-t-il publié sur son compte Twitter.

Le Darfour a été pendant de longues années en proie à une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime de l’ex-président Omar el-Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques. Ce conflit a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés selon l’ONU.

Le Soudan, sorti en 2019 de trente années de dictature militaro-islamiste du général Omar el-Béchir, a été le théâtre en octobre d’un coup d’Etat qui a interrompu un processus visant à établir un pouvoir civil, accentuant la crise économique.

Au Darfour, le vide sécuritaire créé par le putsch du général Burhane a favorisé une résurgence de la violence, expliquent des experts, avec des pillages de bases de l’ONU, des combats tribaux, des attaques armées et des viols.

 

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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