Soudan du Sud

Peter Biar Ajak, le défenseur des droits humains au Soudan du Sud se réfugie aux États-Unis

Peter Biar Ajak a publié une photo de sa famille et lui-même arrivant aux États-Unis, remerciant le président Donald Trump de les «sauver».

Un défenseur des droits humains au Soudan du Sud et économiste formé aux Éats-Unis, Peter Biar Ajak, a indiqué vendredi 24 juillet s’être réfugié aux États-Unis, accusant le président Salva Kiir d’avoir cherché à l’éliminer, ce que le gouvernement dément.

M. Biar, économiste de 35 ans qui a travaillé pour la Banque mondiale, avait été arrêté mi-2018 pour avoir demandé que le président Kiir et le chef rebelle Riek Machar, les deux principaux protagonistes d’une guerre civile qui a fait quelque 380.000 victimes, cèdent leur place.

Condamné à deux ans de prison en juin 2019 pour «espionnage», il avait été gracié en janvier par le président Kiir. Vendredi, le défenseur des droits humains a publié une photo de sa famille et lui-même arrivant aux États-Unis, remerciant le président Donald Trump de les «sauver» et accusant le président Kiir d’avoir chargé «un escadron de la mort» de l’éliminer.

Le gouvernement a rejeté cette accusation «complètement fausse». «Biar aurait dû faire part de ceci quand il était ici (…) il avait été relâché par le gouvernement», a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Raphael Nhial Kulang à l’AFP.

Un des coaccusés de M. Biar en 2019, l’homme d’affaires et philanthrope Kerbino Wol Agok, avait été condamné à 13 ans de prison pour terrorisme, espionnage et insurrection. Lui aussi gracié en janvier, il avait dans la foulée lancé son propre mouvement rebelle. Il a été tué par les forces gouvernementales en juin.

«L’enlisement du processus de paix»
Le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, son principal donateur, a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d’État.

Les deux dirigeants ont signé en septembre 2018 à Addis Abeba un nouvel accord de paix qui a débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale dans lequel M. Machar occupe un des postes de vice-président.

L’envoyé spécial de l’ONU au Soudan du Sud David Shearer a mis en garde contre «l’enlisement du processus de paix» et «l’escalade des affrontements entre groupes armés» dans plusieurs régions du pays, à l’occasion du 9e anniversaire de l’indépendance du pays début juillet.

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