Mali

Pas de retour des civils au Mali avant cinq ans !

La période de transition avant des élections et un retour des civils à la tête du Mali pourrait durer jusqu’à cinq ans, a entériné lundi l’assemblée tenant lieu d’organe législatif depuis le coup d’Etat militaire.

Cette annonce intervient alors que la question de la date des élections donne lieu à un bras de fer entre Bamako, d’une part, et l’organisation des Etats ouest-africains CEDEAO ainsi qu’une partie de la communauté internationale, dont la France, de l’autre.

Le Conseil national de transition (CNT) malien, contrôlé par les militaires, a aussi approuvé une disposition stipulant que le président de la période transitoire censée précéder un retour des civils au pouvoir ne pourrait pas être candidat à une future élection présidentielle, ont constaté les correspondants de l’AFP.

Elle n’empêcherait pas le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, qui occupe aujourd’hui le poste de président, de briguer la future présidence s’il venait à quitter son poste avant une élection.

La charte adoptée par le CNT fait office d’acte fondamental de la période précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012.

La révision approuvée lundi dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces «assises» préconisaient une transition de six mois à cinq ans.

Elle maintient le flou sur l’épineuse question de la date des élections. La charte originelle, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020, un peu plus d’un mois après leur premier putsch, fixait la durée de la transition à 18 mois.

La junte a depuis révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. Elle a exprimé son intention de rester en place quatre ou cinq ans de plus. Un délai «totalement inacceptable» pour la CEDEAO, qui a infligé le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières.

La junte et les partenaires du Mali, au premier rang desquels la France, se sont engagés dans une escalade des tensions qui a culminé la semaine passée avec l’annonce par les Français et les Européens du retrait de leurs soldats participant à la lutte contre le djihadisme.

Le gouvernement malien et la CEDEAO disent cependant rester ouverts au dialogue. La CEDEAO a annoncé lundi dans un communiqué que le médiateur pour le Mali, Goodluck Jonathan, se rendrait jeudi dans le pays.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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