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Panique sur les marchés financiers après l’invasion de l’Ukraine par la Russie

L’invasion de l’Ukraine par la Russie jeudi semait la panique sur les marchés mondiaux, faisant chuter les Bourses et le rouble et s’enflammer les matières premières tandis que l’or se rapprochait des 2.000 dollars l’once.

Les places boursières européennes plongeaient: vers 10H10 GMT, la Bourse de Paris perdait 3,73%, Francfort 3,96%, Londres 2,58% et Milan 3,76%. L’indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait de 3,89%.

La Bourse de Moscou s’effondrait même de plus de 25% et la monnaie russe, le rouble, a atteint un plus bas historique face au dollar avant l’intervention de la banque centrale du pays.

En Asie, Hong Kong a perdu 3,21%, Shanghai 1,70% et Tokyo 1,81%.

Le prix du baril de pétrole a dépassé, lui, les 100 dollars, autant pour le baril américain que celui de la mer du Nord. L’aluminium aussi battait des records.

« C’est la panique sur les marchés », résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d’investissement SwissQuote.

Le président russe Vladimir Poutine a lancé jeudi dans la nuit une « opération militaire » en Ukraine, qualifiée d' »invasion de grande ampleur » par Kiev.

Plusieurs zones du pays ont été ciblées par des frappes aériennes et des forces terrestres ont franchi la frontière depuis le nord, l’est et le sud du pays. Des pertes humaines commencent à être comptabilisées des deux côtés.

L’offensive a suscité une tollé international auquel Moscou reste sourd. De nouvelles sanctions sont attendues.

Les banques et le secteur financier ont été visés dans les premières sanctions prononcées par l’Union européenne et les Etats-Unis. A Moscou, Sberbank chutait de 38,85%, VTB Bank de 37%. A Vienne, Raiffeisen perdait 15,50% et à Milan Unicredit cédait 8,67%.

« À ce stade, il est impossible de parier sur un quelconque scénario », se résigne Ipek Ozkardeskaya. « Nous ne pouvons que suivre de près les derniers développements et nous tenir prêts à davantage de volatilité. »

Les matières premières s’embrasent
« Les tensions entre la Russie et l’Ukraine entraînent à la fois un éventuel choc de la demande (pour l’Europe) et, surtout, un choc de l’offre beaucoup plus important pour le reste du monde, étant donné l’importance de la Russie et de l’Ukraine pour l’énergie et les matières premières », a déclaré Tapas Strickland de la Banque national d’Australie.

En milieu de matinée, le cours du baril de pétrole Brent de la mer du Nord s’envolait de 8,76% à 105,28 dollars et celui du baril de WTI américain pour livraison en avril bondissait de 8,59% à 100,01 dollars, un sommet depuis 2014.

Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe explosait de 31% par rapport à la veille. Le prix de l’aluminium a aussi atteint un nouveau record.

« La flambée des prix de l’énergie est un gros casse-tête pour l’Europe, puisque 40% de son gaz naturel et 30% de son pétrole viennent de Russie », explique un analyste de Swissquote.

Les groupes miniers fortement liés à la Russie s’effondraient à Londres: Polymetal plongeait de 35,67%, Evraz de 24,61% et Petropavlovsk de 19,71%.

Chute du rouble, bond du dollar
Après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar, la devise reculait de 3,20% vers 10H00 GMT, après l’intervention de la Banque centrale russe pour « stabiliser la situation ».

Le dollar, considéré comme une valeur refuge, prenait 0,96% face à la monnaie européenne, à 0,8930 euro pour un dollar.

Autres actifs plébiscités en période de risque accru: l’or montait de 2,31% à 1.953 dollars l’once et les obligations d’Etat étaient recherchées. Le rendement de la dette américaine à 10 ans grimpait à 1,87%, contre 1,99% mercredi.

Le bitcoin baissait pour sa part de 5,74% à 35.380 dollars.

Victimes collatérales
Le mouvement de vente touchait encore plus les actions d’entreprises très implantées en Russie.

A Francfort, le groupe énergétique Uniper, lié au gazoduc Nord Stream 2, cédait 11,63%. Et la chaîne de magasins de gros Metro, qui possède une centaine de magasins en Russie, baissait de 3,30%.

A Paris, Renault, présent en Russie via sa filiale Avtovaz, s’écroulait 7,50%. Société Générale, présent via Rosbank, perdait 7,71% et Alstom, qui a une participation de 20% dans le constructeur ferroviaire Transmashholding, 5,33%.

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