Politique

Ousmane Sonko: notre liste est recevable et sera reçue

Cheikh Ahmed Tidiane Youm, le patron du PASTEF Ousmane Sonko, un des leaders de la coalition Yewwu Askan wi, est revenu, hier, dans la salle de conférence de Takhawu Dakar, devant la presse, sur les circonstances et péripéties qui ont marqué la confection et l’invalidation de la liste départementale de ladite coalition par la Direction générale des élections.

Le Premier magistrat de Ziguinchor a ainsi axé sa communication sur trois points à savoir la difficulté de faire des investitures dans une coalition, les raisons de l’agitation le jour du dépôt des listes et les dispositions prises pour faire face à la «forfaiture» du pouvoir.

Pour ce qui est du premier point à l’ordre du jour, le leader du Pastef a rappelé d’abord que des listes ont été annulées auparavant lors de consultations électorales mais jamais un rejet n’a soulevé autant de tollé que celui de la liste de Yewwi Askan wi dans le département de Dakar.

Un tollé qui s’explique, selon lui, par l’écrasante majorité de sa coalition à Dakar qui compte, pas moins de 7 députés. «Même l’invalidation de la liste de Benno Bokk Yakaar n’aurait pas eu une telle ampleur», a soutenu Ousmane Sonko.

Des leaders qui veulent se réfugier dans le confort de la liste nationale
Abordant l question des investitures de la coalition Yewwi Askan wi, il a indiqué qu’il avait été retenu que 70% des leaders soient investis sur les listes départementales afin de conforter la victoire au soir du 31 juillet.

Une décision qui n’a pas eu l’heur de plaire à certains leaders qui voulaient se réfugier dans le confort de la liste nationale. C’est ainsi que sur proposition du doyen Habib Sy, le président de la Conférence des leaders, Khalifa Ababacar Sall, a été désigné pour confectionner la liste.

«Tout le monde était d’accord sur le choix de Khalifa Sall pour préparer les listes. Certains leaders ont demandé que Khalifa revienne devant eux après la confection des listes pour en discuter. Une proposition rejetée par Khalifa Sall au vu du temps restreint avant la clôture du dépôt des listes. Il a demandé et obtenu les pleins pouvoirs pour transmettre directement les listes aux mandataires qui devaient les acheminer à la Direction générale des élections» a révélé Ousmane Sonko.

Et de poursuivre : «Malgré cela, Khalifa Sall m’a consulté et mes avis n’ont pas été intégralement pris en compte. Les investitures ne sont faciles nulle part. Toutes les listes de partis et de coalitions de partis vont faire l’objet de contestation après publication. Il faut que les gens sachent que dans chaque coalition, il y a des partis qui sont des locomotives. Des partis qui mobilisent, financent et se mettent au premier plan dans chaque campagne électorale. Ces partis qui jouent un rôle fondamental doivent jouir de certains privilèges dans la confection des listes.

L’équilibrage dans les listes n’est pas toujours la meilleure solution. Il nous a couté des localités lors des dernières élections territoriales parce que nous ne savions pas comment trouver le juste milieu. Le dosage parfait n’existe pas. Les leaders doivent avoir de la retenue et éviter de s’épancher inutilement sur certaines questions crypto-personnelles. Je n’accepterai pas les invectives et les mots déplacés dans le groupe WhatsApp que j’ai ouvert pour les leaders. Ceux qui invectivent ou utilisent de gros mots seront expulsés et je l’assume».

Il n’y a pas eu de complot
Sur la question du dépôt des listes à la Direction générale des élections, Ousmane Sonko renseigne qu’il a été informé des problèmes le jour des faits à 18 h par Khalifa Sall alors qu’il était hors de Dakar. «Je n’en revenais pas», se désole le leader du PASTEF. Et pourtant tout était coordonné, selon lui.

«Le dimanche vers 12h, nous avions trouvé un accord avec la coalition Wallu. Sur les 07 députés, YAW devait se retrouver avec les 06 et le 07e devait échoir à Wallu. Et c’est le lieu de dire que tout ce qui a été rapporté sur Khalifa Sall est faux. Notre problème est que Barthélemy Dias avait choisi sur sa liste trois hommes et voulait que Wallu choisisse une femme pour compléter. Mais comme cette coalition n’avait qu’un choix à faire, elle voulait aussi qu’elle porte sur un homme.

Quand j’ai appelé Khalifa Sall pour m’enquérir de la situation des listes, il m’a demandé d’attendre qu’il appelle Barthélemy Dias. Il a mis le téléphone en main libre et Barthélemy ne voulait pas revenir sur le choix de ses trois hommes sur lesquels il voulait s’appuyer pour battre campagne. J’ai alors demandé à Khalifa de raccrocher et de m’inclure dans un appel en visioconférence. C’est ainsi que j’ai dit à Barthélemy qu’il n’était pas leader de coalition et que ce choix incombait aux leaders et qu’il a été décidé que Wallu allait investir un homme et que par conséquent, il devait lâcher du lest et désigner une femme parmi ses trois choix.

Ce qu’il a accepté. C’est alors que j’ai demandé à Déthié de retirer un homme et mettre en lieu et place une femme. Vers 23h, Khalifa m’a appelé pour me dire qu’ils ont trouvé un accord pour retirer Palla Samb et mettre une femme. Donc, il n’y a eu aucun complot. Khalifa Sall a tardé à prendre une décision parce qu’il voulait être en phase avec Barthélemy Dias, lequel a tardé à lâcher du lest parce qu’il tenait à son équipe de campagne», a déclaré le Patriote en chef.

Déthié Fall et Saliou Sarr, des pièces indispensables
Relativement aux événements qui se sont déroulés à la Direction des élections, Ousmane Sonko a reconnu que l’erreur est humaine et que c’est compréhensible. Il a soutenu et rendu hommage à Déthié Fall le mandataire national qui a sauvé 70% des listes de Yewwu lors des dernières élections locales. Un hommage également à Saliou Sarr au cœur de la polémique. «Ces gens sont des pièces indispensables de la coalition et méritent notre soutien», a déclaré Ousmane Sonko qui refuse de remettre en cause l’intégrité des mis en cause.

Par rapport au rejet de la liste de YAW de Dakar par la direction générale des élections, Ousmane Sonko a indiqué qu’aucune disposition du Code électoral n’interdit de rectifier une liste. «L’administration n’a pas vocation de refuser un courrier. C’est très grave ce qu’ils ont fait. Au Sénégal, l’administration est un problème. Pour ce qui est du président de la CENA, il doit dégager, il n’a plus de mandat.

Notre liste est recevable et sera reçue. Cette même DGE a reçu et validé la liste de Benno Bokk Yakaar qui n’a pas respecté les termes du parrainage. L’administration, la justice et le Macky Sall vont bruler ce pays», a soutenu Ousmane Sonko

La cohabitation est inevitable
Dernier point de l’ordre du jour, Ousmane Sonko affirme que c’est l’alliance des coalitions Yewwi Askan Wi et Wallu qui ont donné la frousse à Macky Sall. «Si nous sommes déterminés, notre liste sera reçue et celle de Benno Bokk Yakaar invalidée. La loi, c’est la loi et elle est là pour tout le monde. Macky Sall ne connait que les rapports de force. Il a donné des instructions fermes jusqu’aux Sages du Conseil constitutionnel. Pour la première fois, il craint une cohabitation qui est inévitable».

Le leader du Pastef a conclu en apportant son soutien et celui de sa coalition à l’international sénégalais Idrissa Gana Gueye au cœur d’une polémique malsaine en France, un pays qui croit seul posséder des valeurs. Il a salué le courage du joueur du PSG et donné rendez-vous ce mercredi au palais de Justice pour soutenir Barthélemy Dias dans son procès.

Amadou Ly Diome

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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