Sport

Ngor Foot Pro réclame 570.000 euros à l’US Orléans devant la justice

« Généralement, les petits clubs africains n’osent pas attaquer en justice les clubs professionnels français mais j’irai jusqu’au bout ! », tonne Rémy Juteau.

Le président-fondateur de la société olympique de Ngor Foot Pro, près de Dakar, a assigné le club orléanais devant le tribunal de commerce d’Orléans en juin 2019, estimant que l’USO ne respecte pas les termes d’une convention signée en août 2015.

Une convention signée entre l’USO et le club sénégalais en 2015
A l’époque, l’USO Foot et le club olympique de Ngor, près de Dakar, signent une convention. Selon ce document que France Bleu Orléans a pu consulter, le club sénégalais enverra deux à trois jeunes footballeurs chaque année à Orléans. En échange, l’USO versera 40.000 euros par an au club olympique de Ngor.

Selon Rémy Juteau, la première année, le club orléanais a payé, mais ensuite « plus rien, pas un euro ! », accuse le président-fondateur du club olympique de Ngor : « moi, j’ai 150.000 euros de budget annuel. Si on ne me verse pas 40.000 euros, c’est fini.

Ces gens [les dirigeants de l’USO] nous dénigrent : si le peu qu’on peut gagner sur les joueurs qu’on forme et repère, on vous dit « on ne vous connaît pas, on ne vous paie pas », on fout en l’air le football africain ! »

Le transfert de Yannick Gomis d’Orléans à Lens, puis à Guingamp, au cœur du litige
Mais ce n’est pas tout, en plus des 80.000 euros qui lui seraient dus pour les années 2016 et 2017*, Rémy Juteau réclame à l’USO et son président Philippe Boutron 489.000 euros au titre des deux transferts de Yannick Gomis. Le joueur issu du club olympique de Ngor a en effet passé deux saisons à l’USO (2016/2018) avant d’être vendu à Lens l’an dernier, puis transféré à Guingamp en 2019.

« Dans la convention, il était prévu qu’on percevait 40% sur le montant du transfert d’un joueur issu de chez nous vers un autre club. C’est signé ! Gomis a été vendu à Lens pour 915000 euros au total : les 40%, ils sont où ? Je n’ai rien reçu, pas un euro ! », s’agace Rémy juteau.

L’USO assignée en justice en juin dernier
En juin, Rémy Juteau, qui dit avoir « tendu la main pour un règlement à l’amiable », a donc assigné l’USO devant le tribunal de commerce d’Orléans. En conséquence, un juge de l’exécution du tribunal de grande instance d’Orléans a donc saisi en deux fois, cet été, une somme de 301.000 euros, prélevée sur les droits télé qu’aurait dû percevoir le club orléanais.

Cette somme, selon le cabinet parisien Dumonteil et Mazur qui défend les intérêts du club sénégalais, est aujourd’hui bloquée dans l’attente d’une décision sur le fond. Et l’USO Foot demande que ces 301 000 euros « mis de côté » soit débloqués, le tribunal de commerce d’Orléans statuera sur cette demande le 4 février 2020.

« On peut, en substance, déduire des circonstances de ce dossier que Monsieur Philippe Boutron [président de l’USO] tente par tout moyen de ne pas honorer une convention régulièrement passée en toute transparence et en toute connaissance de sa part », affirme Me Youcef Mazur, interrogé par France Bleu Orléans, « les raisons en sont simples : les difficultés économiques rencontrées par le club orléanais lui interdisent de pouvoir honorer le règlement de sa dette qui est d’un montant non négligeable de 570 000 € ».

Silence radio à l’US Orléans
France Bleu Orléans a sollicité le président de l’USO Philippe Boutron qui a, dans un premier temps, renvoyé vers son avocat à Lyon. Mais Maître Martin n’a finalement pas donné suite à nos nombreuses sollicitations.

* La convention aurait été dénoncée par l’USO en 2017

Johan Gand

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 60

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *