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Mort de Christian Tumi, archevêque émérite de Douala et figure de la paix en zone anglophone

Mort de Christian Tumi, archevêque émérite de Douala et figure de la paix en zone anglophone

Le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, célèbre au Cameroun pour ses inlassables tentatives de médiation entre les sécessionnistes anglophones et le gouvernement de Yaoundé, est mort samedi à 90 ans, selon l’archevêque de Douala.

«J’ai la profonde douleur d’annoncer le décès de son éminence Christian Cardinal Tumi, décès survenu le 3 avril 2021», a annoncé Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, dans un communiqué diffusé sur les ondes de Radio Veritas, la radio de l’archidiocèse.

«Il est effectivement décédé à sa résidence où il a été ramené hier (vendredi) à sa demande, après avoir été interné dans une clinique. L’évêque [de Douala] l’a annoncé ce matin à la cathédrale lors de la prière des laudes. Il se portait mal», a déclaré à l’AFP l’abbé Bakaba, responsable du journal catholique «L’effort camerounais».

Inlassable partisan de négociations pour mettre fin au conflit séparatiste meurtrier dans l’Ouest anglophone du Cameroun, sa région natale, il est resté jusqu’à sa mort très impliqué dans la résolution de cette crise.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les groupes armés et les forces de sécurité dépêchées par Yaoundé se livrent depuis fin 2017 une guerre sanglante et les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales de crimes contre des civils. Ce conflit a fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.

Le cardinal Tumi avait été enlevé brièvement les 5 et 6 novembre 2020 par des rebelles séparatistes, avant d’être libéré. Il était régulièrement accusé par les séparatistes d’être trop proche du gouvernement et par le gouvernement d’être trop proche des séparatistes.

Apôtre de la paix, l’ancien archevêque de Douala était sorti de sa retraite pour s’engager dans la résolution de la crise séparatiste. Il avait proposé en 2018, avec des dignitaires protestants et musulmans, la tenue d’un «dialogue national» qui avait fait long feu face à l’opposition de Yaoundé et des séparatistes.

Un an plus tard, il avait exhorté en vain les séparatistes anglophones à participer au « Grand dialogue national » finalement organisé par le gouvernement camerounais, et les avait appelés à «déposer les armes» auprès des chefs traditionnels.

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