La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours.
Le chef de la junte en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a limogé un de ses préfets filmé en train de tailler dans la tignasse, trop longue à son goût, de deux candidats au baccalauréat.
La vidéo, d’origine inconnue, a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours : le lieutenant-colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, préfet de Siguiri, sévit allègrement et sans souci d’esthétique dans la chevelure d’un lycéen visiblement apeuré et humilié devant toute la classe.
Le préfet en uniforme kaki faisait à ce moment-là le tour d’une salle d’examen comme le veut la tradition au début des épreuves du bac. Les autres élèves, visiblement consternés, tâchent d’échapper à son regard et à sa main, quand quelqu’un attire l’attention du représentant local de l’État sur un second lycéen, qui subit le même sort. Les images ont suscité sur les réseaux sociaux un vif émoi et les appels au limogeage du préfet.
«La bonne éducation des enfants»
La nouvelle est tombée au grand journal télévisé de samedi soir : «Le lieutenant-colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, matricule 18342G, précédemment préfet de Siguiri, est relevé de ses fonctions et mis à la disposition de l’état-major général des armées», stipule un décret du chef de l’État, le colonel Doumbouya.
INCROYABLE MAIS VRAI ! Le préfet de Siguiri, lors du lancement des épreuves du baccalauréat, a coupé les cheveux de certains candidats… #Kibaro #CNRD #Guinée pic.twitter.com/zforDya3S0
— LeDjely.com (@ledjely) June 17, 2022
Le lieutenant-colonel Keïta faisait partie des nombreux soldats nommés à de hauts postes de l’administration par le colonel Doumbouya après le coup d’État militaire qui l’a porté au pouvoir le 5 septembre 2021.
Le désormais ancien préfet avait tenté de se justifier samedi auprès du site Africaguinée. Il a invoqué «la bonne éducation des enfants». «Imaginez, ce sont les futurs cadres et futurs ministres de la Guinée. Ils viennent en rasta complètement», a-t-il dit.
Il s’est réclamé du souci du chef de l’État de «promouvoir l’excellence». Il a dit au lycéen : «Je suis ton papa. Je n’agis pas en tant que préfet mais en qualité de papa parce que tu as le même âge que mon premier garçon».
Laisser un commentaire