Amadou Ba, Mouhamadou Makhtar Cissé, Aly Ngouille Ndiaye n’ont pas été reconduits hier dans la nouvelle équipe gouvernementale… On attendait le retour de Mme Aminata Touré au gouvernement après sa défénestration de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE) mais, comme les trois poids lourds remerciés du gouvernement, elle paye pour son « crime » d’avoir voulu remplacer le président en 2024.
Aucune surprise ! Le mercredi 8 octobre dernier, dans une de ses sorties transmises en direct sur Facebook, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, soutenait que « Macky Sall veut faire de Mansour Faye son dauphin. C’est pourquoi il veut écarter Amadou Ba, Makhtar Cissé, Mimi Touré ».
Avant lui des analystes politiques et des sénégalais lambda prédisaient la mise à l’écart des présidentiables du régime à savoir Aminata Touré, Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba, Mouhamadou Makhtar Cissé et, dans une moindre mesure, Mahammad Boun Abdallah Dione.
Hier le président de la république a donné raison à ceux qui annonçaient ces limogeages de poids lourds du « Macky ».
À la lecture de la composition du gouvernement par le porte-parole de la présidence de la république, Seydou Guèye, il apparait clairement que la plupart des personnalités présentées comme de potentiels candidats à l’élection présidentielle de 2024 sont été écartées.
Les faucons du Palais gagnent leur bataille…
Il s’agit du désormais ex-ministre des Affaires Etrangères, amadou Ba, du désormais ex-ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé et du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique sortant, Aly Ngouille NDIAYE. Ça c’est pour le gouvernement.
Car, d’autres « ambitieux » logés à la présidence de la république comme le désormais ex-ministre d’Etat, secrétaire général de cette institution, Mahammad Boun Abdallah Dionne ou l’ancienne présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Mme Aminata Touré ont vu le sabre présidentiel s’abattre sur leur tête.
Ses partisans espéraient que Mimi Touré trouverait un point de chute dans la nouvelle équipe gouvernementale mais leurs espoirs ont été douchés à la lecture de la liste de celle-ci. avec le départ de ces pontes du régime de Macky Sall, force est de constater que ce sont les faucons du Palais qui semblent avoir gagné la bataille face aux « ambitieux ».
Mahmout Saleh, Mame Mbaye Niang, accusés à tort ou à raison par des proches de ces pontes, semblent avoir réussi à obtenir la tête des « ambitieux » qui ambitionnaient de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel. Les poids lourds déchus vont-ils accepter de se laisser conduire docilement à l’abattoir ? la question reste posée !
Sabrés pour ambitions présidentielles
l’attente a été longue mais finalement le gouvernement Macky Sall II a vu le jour hier. Un gouvernement qui a entre autres missions celle de tenter de résoudre les problèmes auxquels les sénégalais sont confrontés. A la lecture de la composition du nouveau gouvernement, nos compatriotes ont toutefois été surpris par l’absence de certains poids lourds comme le ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, celui du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé et leur collègue en charge des affaires étrangères, Amadou Bâ.
Pendant que les sénégalais sont partagés sur une éventuelle candidature du Président de la République pour un troisième mandat, Macky Sall a sorti son sabre pour décapiter certains poids lourds de son régime. Lesquels auraient commis le « crime » d’ambitionner de lui succéder à la tête du pays. S’agissant de Mimi Touré, par exemple, elle aurait dit, au cours d’une audience que lui avait accordée le chef de l’Etat, qu’elle aspirait à le remplacer.
Un débat houleux s’en serait suivi et au vu des rebondissements qui ont suivi cette audience, Macky Sall ne lui aurait jamais pardonné cette « audace ». D’ailleurs, Mimi Touré avait commencé, depuis longtemps, à se préparer à la perspective de se porter candidate à l’élection présidentielle en commençant à massifier le mouvement « Kaolack, je m’engage » et à tenir des réunions de manière régulière en perspective de 2024.
Des ambitions pour remplacer Macky Sall ont été aussi prêtées à Aly Ngouille Ndiaye, président du Mouvement de la Renaissance pour le Djoloff qui avait fusionné avec l’Alliance Pour la République à la veille de l’accession du président Macky Sall au pouvoir en 2012.
Cette alliance avec le parti au pouvoir avait été scellée en présence de Mbaye Ndiaye, ancien ministre de l’intérieur et chargé des élections au sein du parti marron et beige. Maintenant qu’il n’est plus membre du gouvernement, Aly Ngouille va-t-il ressusciter son mouvement ? Pour sa part, Mouhamadou Makhtar Cissé a été dans la ligne de mire des autorités depuis qu’il a décliné ses ambitions présidentielles.
Dans une interview dans un journal de la place, il avait clairement dit qu’il ambitionnait de diriger ce pays. c’est pourquoi, après son passage à la SENELEC et les accords signés avec la société « Akilee », son successeur à la tête de l’électricien national, actionné certainement par la présidence de la république, s’est lancé dans une attaque au bazooka contre lui destinée à accabler sa gestion.
De même, le sort d’amadou Bâ a été scellé depuis que son principal rival et adversaire politique au niveau des Parcelles Assainies, Moussa Sy, a été promu au poste de PCA du Port autonome de Dakar.
Ses partisans avaient vu venir depuis cette nomination. Reste maintenant à savoir si ces personnalités politiques démises de leur fonction vont afficher ouvertement les ambitions qui leur sont prêtées et, ainsi, prendre le risque de déclarer la guerre avec le président Macky Sall. Mais au du sort qui a été réservé à Karim Wade et Khalifa Sall, coupables eux aussi du « crime » d’ambitionner de succéder à Macky Sall, ils y réfléchiront sans doute par deux fois avant d’oser franchir le rubicon !
Thierno Assane Bâ et Mor FALL
