Le président sénégalais Macky Sall a qualifié samedi d’« actes terroristes qui ne resteront pas impunis » les troubles meurtriers survenus au Sénégal début juin après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire de mœurs.
Le président s’exprimait lors d’une cérémonie clôturant une concertation nationale entamée avant « les graves dérives des 2 et 3 juin, évènements inédits » qui ont entraîné « des atteintes graves et des dommages » sur des « biens publics et privés », selon M. Sall.
« Il est établi que ces faits sont assimilables à des actes terroristes qui ne resteront pas impunis », a-t-il ajouté en recevant le rapport final de la concertation ouverte le 31 mai et boycottée par une partie de l’opposition, dont le camp de M. Sonko.
Les participants à cette concertation se sont notamment entendus sur le principe de réviser le procès de l’opposant Karim Wade écarté de l’ancien scrutin de 2019.
Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade au pouvoir de 2000 à 2012, a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Ancien ministre d’État de son père, M. Wade, 58 ans, a été gracié en 2016 par Macky Sall, et est depuis exilé au Qatar.
La concertation a également proposé de modifier des textes pour permettre à l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, empêché par une condamnation en 2018 de se présenter contre Macky Sall (aucun lien de parenté) en 2019, d’être candidat à la présidentielle de 2024.
Le cas de M. Sonko, condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme, n’a pas été abordé par la concertation. Sa condamnation le rend en l’état actuel inéligible. Elle a engendré début juin de graves troubles, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnistie internationale et 30 selon l’opposition.
Le président Sall a promis de s’exprimer sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2024 après la fête musulmane de la Tabaski prévue au Sénégal le 29 juin.
« Je vais répondre très bientôt. Je ferai un discours la Nation. (Ce sera) un choix libre, souverain qui sera expliqué au pays et assumé », a-t-il indiqué.
M. Sall a été élu en 2012, réélu en 2019. Il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ses partisans le présentent comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro.
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