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L’Union Européenne ordonne une inspection en urgence des moteurs des Airbus A350-1000

L’Union Européenne ordonne une inspection en urgence des moteurs des Airbus A350-1000

Au moins une partie de la flotte du modèle de long-courrier vedette du constructeur européen va devoir être passée au crible. Un appareil de Cathay Pacific a subi un incident en vol lundi.

Retour au hangar pour une partie des A350. L’Union européenne (UE) va demander l’inspection en urgence d’au moins une partie de la flotte de ces long-courriers vedettes d’Airbus, après l’incendie d’un moteur sur un appareil de Cathay Pacific, a-t-on appris ce jeudi 5 septembre.

Alors que la compagnie hongkongaise avait évoqué une «défaillance» sur un moteur Rolls-Royce Trent XWB-97 lors d’un vol vers Zurich lundi, l’Agence de l’UE pour la sécurité aérienne (AESA) a souligné qu’il s’agissait d’un «incendie d’un moteur en vol, peu après le décollage», lié a priori à des «canalisations de carburant à haute pression» défectueuses.

Lors de cet incident touchant un A350-1000, le plus grand des long-courriers d’Airbus, «le feu a été rapidement détecté et éteint, et l’avion est retourné à Hong Kong en toute sécurité», a détaillé l’AESA dans un communiqué. Celle-ci a dit «prendre des mesures de précaution pour éviter tout incident similaire», sur la base d’informations préliminaires des autorités hongkongaises compétentes, ainsi que des «constructeurs de l’appareil et du moteur».

En l’occurrence, l’AESA «va demander une inspection de la flotte d’A350, qui pourra n’en concerner qu’une partie, pour identifier et démonter toutes les canalisations de carburant à haute pression potentiellement défectueuses», a-t-elle encore ajouté. L’agence européenne a promis la publication jeudi d’instructions en direction des compagnies aériennes, encadrant la portée de ces inspections et la date limite avant leur réalisation.

Seul l’A350-1000 a priori concerné
Elle n’a pas précisé dans l’immédiat si ces contrôles concerneraient uniquement les compagnies européennes ou toutes celles exploitant des appareils équipés des moteurs potentiellement touchés par un défaut.

De source proche du dossier, Airbus et Rolls-Royce ont indiqué aux compagnies aériennes que seule la variante A350-1000, équipée des XWB-97, était concernée, contrairement à l’A350-900, version plus petite qui reçoit elle un moteur différent de Rolls-Royce, le XWB-84.

Ni Airbus ni Rolls-Royce n’ont été en mesure de réagir dans l’immédiat jeudi après-midi aux annonces de l’AESA.

L’A350, dont le premier exemplaire a été livré fin 2014 à Qatar Airways, est depuis la fin de la production du géant A380, en 2021, le plus gros appareil long-courrier de l’avionneur européen, capable de transporter jusqu’à près de 500 passagers en version 1000.

L’A350-1000 peut franchir plus de 16.000 km d’une traite, et même près de 18.000 dans sa future configuration «Sunrise» commandée par la compagnie australienne Qantas pour relier notamment Sydney à Londres.

Vols annulés
Concurrent du Boeing 787 Dreamliner, l’A350 a été commandé à 1327 exemplaires, dont 613 ont été livrés selon un décompte arrêté fin juillet. Mais il n’y en a que 612 en exploitation depuis une collision au sol, suivie d’un incendie, d’un exemplaire de Japan Airlines en janvier dernier.

Sur ce total, seuls 86 sont des versions 1000, selon Airbus. Le plus important opérateur de cette déclinaison est Qatar Airways avec 24 appareils, suivi de Cathay Pacific avec 18, British Airways (également 18) et Virgin avec 12 appareils. En France, le Groupe Dubreuil (Air Caraïbes et French bee) en exploite cinq. Air France, de son côté, ne fait voler que des A350-900.

Mercredi, Cathay Pacific, qui avait dû annuler 90 vols à la suite de l’incident de lundi, avait dit prévoir un retour à la normale samedi après la réparation de plusieurs de ses appareils. Les «conduites de carburant au niveau du moteur» de «15 avions» nécessitent un remplacement et, «parmi eux, six ont déjà connu des réparations réussies», avait-elle assuré.

Le département de l’aviation civile de Hong Kong avait indiqué mercredi qu’il avait contacté l’AESA et d’autres autorités aéronautiques du secteur pour les informer de cette affaire.

En novembre dernier, le directeur général de la compagnie Emirates, Tim Clark, avait fait part de son inquiétude quant à la longévité des moteurs de l’A350. Rolls-Royce a défendu les Trent XWB-97 et affirmé prendre des mesures pour améliorer leur durabilité.

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