Dakar-Echo

L’UNESCO accompagne le Sénégal dans la restauration des terres dégradées du Delta du Saloum pour soutenir les communautés rurales de Soum

L’UNESCO accompagne le Sénégal dans la restauration des terres dégradées du Delta du Saloum pour soutenir les communautés rurales de Soum

La diminution de la productivité des terres représente un défi majeur pour atteindre les objectifs de développement, en particulier dans les zones rurales.

La diminution de la productivité des terres représente un défi majeur pour atteindre les objectifs de développement, en particulier dans les zones rurales où 70% de la population dépend de la terre pour sa subsistance.

Malgré les efforts du gouvernement, ce processus de dégradation des terres se produit sur l’ensemble du territoire sénégalais, sous diverses formes dans les différentes zones éco-géographiques. Il en va de même dans le bassin arachidier, un important site de production agricole, qui est désormais l’un des plus affectés par la salinisation.

La salinisation et dégradation des terres touche particulièrement le delta du Saloum, une des régions rurales à fort potentiel économique, classée Réserve de Biosphère et Site du Patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, à l’exception de l’élevage et de la pêche, l’agriculture demeure la principale activité économique qui emploie près de 90 % de la population active, contre 60,6% au niveau national

La dégradation des terres est un frein avéré pour le développement de ces terroirs d’où la nécessité de mettre en œuvre rapidement des stratégies pour restaurer les fonctions écologiques et socio-économiques de ce substrat de prestige.

C’est dans cet esprit que le « Projet de Restauration et Suivi des Terres dégradées dans le delta du Saloum du Bassin arachidier au Sénégal » a été initié pour proposer un modèle durable destiné à la réhabilitation des terres salées.

Ce projet pilote, financé par le Fonds Inde-Brésil-Afrique du Sud (Fonds IBSA), est mis en œuvre par la Direction de la Planification et de la Veille environnementale (DPVE) du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), en collaboration avec le Bureau régional de l’UNESCO de Dakar et le Bureau des Nations Unies pour la Coopération Sud-Sud (UNOSSC).

L’amélioration des connaissances et la maitrise des techniques de restauration sont considérées comme des piliers fondamentaux de ce projet.

L’expérimentation scientifique, fondation de base pour construire la durabilité
Selon Dr Tidiane DIEYE, Coordonnateur du Projet, « Avant toute action d’envergure, il faut d’abord faire une grande réflexion, mener des études, des tests et des expérimentations pour s’assurer d’être sur la bonne voie qui nous permettra d’atteindre nos objectifs ». Dr Tidiane DIEYE, Coordonnateur du Projet IBSA UNESCO Dakar
Ainsi, le premier acte posé par le projet est la mise en place d’une expérimentation sur les différentes doses de fertilisation organo-minérale sur des variétés de riz halotolérantes dans la vallée rizicole de la Commune de Soum, site pilote situé dans le Delta du Saloum, avec l’appui de l’Institut Sénégalais des Recherches Agricoles (ISRA).

Selon le Dr Abdoulaye BADIANE, chercheur de l’ISRA, les variétés, ISRIZ 10, ISRIZ 11, ISRIZ 15, Rock 5 et Warr 77-3-2-2 ont été introduites pour tester leur adaptabilité dans la zone, en association avec un plan de fumure organo-minérale mettant en exergue l’amendement en compost bien enrichie en poudre de coquillage.

En effet, selon lui, 1kg de poudre de coquillage contiendrait 257 mg de calcium (Ca2+) qui intervient dans le lessivage du sel de sodium responsable des contraintes de production dans les sols sulfatés acides. Le compost, ainsi enrichi, permet de régénérer les sols en renforçant leur teneur en matières organiques et en stimulant les activités biologiques responsables de la fertilité des sols.

L’application de ces technologies issues de résultats de recherches permet de mieux valoriser les sols salés « ingrats » et d’accroitre la production. Les premiers résultats probants obtenus peuvent être démultiplier dans les localités présentant la même problématique, et ont montré que la riziculture pouvait être développée à nouveau dans cette contrée du pays où l’activité était de plus en plus abandonnée par les populations.

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