– Elle exigé une enquête parlementaire.
Les différents regroupements de l’opposition politique nigérienne ont rejeté, jeudi, la thèse de tentative de coup d’État avancée par le gouvernement, suite à des tirs à l’arme lourde à proximité du palais présidentiel dans la nuit de mardi à mercredi.
« L’examen des faits tels que relatés par le gouvernement lui-même, laisse apparaître plusieurs aberrations », ont indiqué dans un communiqué conjoint, la Coalition pour une alternance politique (CAP 20-21), le Front républicain pour le changement (FRC) et l’Alliance des candidats pour le changement (ACC).
Entre autres « aberrations », l’opposition a relevé que « la réaction du gouvernement, par simple communiqué, n’a été publiée que plus de 10 heures après les faits » et que « malgré la menace que ces événements sont censés représenter pour la République, Issoufou Mahamadou n’a daigné ni changer son agenda, ni s’adresser à la nation ».
L’opposition s’étonne aussi que « le communiqué du gouvernement ne déplore ni morts, ni blessés, ni même dégâts matériels ».
Accusant le pouvoir « d’organiser une farce » pour s’attirer « la sympathie » de la population et de la communauté internationale, l’opposition a exigé « que toute la lumière soit être faite sur cette affaire », à travers une enquête parlementaire.
Dans un communiqué lu à la radio nationale par son porte-parole, Abdourahamane Zakaria, le gouvernement nigérien a indiqué que « dans la nuit de mardi 30 au mercredi 31 mars, une tentative de coup d’État a été déjouée ».
Ajoutant qu’une enquête a été ouverte, le ministre a précisé que « plusieurs personnes en lien avec cette tentative de coup d’État sont interpellées et d’autres activement recherchées », sans donner de détails sur l’identité des présumés putschistes.
Selon des médias nigériens et étrangers, le cerveau présumé de la tentative de coup d’État est le capitaine Sani Saley Gourouza, un officier de la base aérienne de Niamey qui serait en fuite.
Une source sécuritaire a, sous couvert d’anonymat, déclaré à l’Agence Anadolu, qu’une quinzaine de militaires ont déjà été arrêtés.
Des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus à proximité du palais présidentiel à Niamey, mercredi vers 03h (02hGMT).
Les tirs ont duré environ une heure et le calme est revenu vers 04h, à l’exception de quelques tirs intermittents.
Le président Mahamadou Issoufou a poursuivi ses activités normales mercredi, en présidant une cérémonie de prestation de serment de deux nouveaux membres de la Cour constitutionnelle dans une salle hors du palais présidentiel.
La tentative du coup d’État est survenu à deux jours de l’investiture du président nouvellement élu, Mohamed Bazoum, prévue pour le 2 avril 2021.
La victoire de ce dernier a été rejetée par son adversaire lors du deuxième tour (tenu le 21 février dernier), Mahamane Ousmane, qui avait appelé à des « manifestations citoyennes » à partir du 30 mars courant, pour contester les résultats de la présidentielle.
Avec Agence
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