Transport Aérien

L’offre du fonds d’investissement américain Certares et Air France retenue, aux dépens de MSC et Lufthansa pour le rachat d’ITA Airways

Le ministère de l’Économie italien a annoncé ce mercredi avoir privilégié cette offre pour le rachat de la compagnie publique en vue de l’ouverture de négociations exclusives.

Le ministère de l’Économie italien a annoncé mercredi avoir retenu l’offre du fonds d’investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta Airlines, pour le rachat de la compagnie publique ITA Airways en vue de l’ouverture de négociations exclusives.

Cette annonce surprise constitue un revers pour l’armateur italo-suisse MSC et son allié allemand Lufthansa, qui étaient considérés jusqu’ici comme favoris dans la course au rachat du successeur d’Alitalia.

L’offre retenue «a été jugée la plus conforme aux objectifs fixés» par l’État, qui détient 100% de la compagnie, indique le ministère dans un communiqué, sans dévoiler le montant de la proposition.

«À l’issue des négociations exclusives, des accords contraignants ne seront signés que si leur contenu est pleinement satisfaisant pour l’actionnaire public», souligne le ministère.

Selon le quotidien Il Messaggero, le fonds Certares, spécialisé dans le tourisme, a proposé le rachat de près de 56% d’ITA pour environ 600 millions d’euros. L’État italien conserverait ainsi une part de 44% et disposerait de deux sièges sur les cinq que comptera le futur conseil d’administration de la compagnie.

La mise en garde de Giorgia Meloni
MSC et Lufthansa avaient proposé fin août de débourser 850 millions d’euros pour 80% d’ITA, une offre revue à la baisse par rapport à une précédente de 1,3 à 1,4 milliard d’euros faite en janvier, en raison de la détérioration du marché aérien attendue après l’été. MSC et Lufthansa visaient des parts de respectivement 60% et 20%, selon une source proche du dossier.

Air France-KLM est, au côté de l’américain Delta Air Lines, le partenaire commercial de Certares. Le groupe franco-néerlandais avait déjà eu des visées sur Alitalia dans le passé. En 2009, il avait acquis une part de 25% dans la compagnie italienne avant de s’en dégager progressivement à partir de 2013.

Contrairement à Lufthansa, Air France-KLM a les mains liées par les conditions demandées par la Commission européenne en contrepartie de l’aide publique reçue pour surmonter la crise du Covid-19, l’empêchant de prendre une participation de plus de 10% dans une entreprise du secteur.

L’annonce de l’ouverture de négociations exclusives survient malgré la mise en garde lancée début août par Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli Italia, qui avait sommé le Premier ministre sortant Mario Draghi de ne pas hâter une décision.

À partir des élections législatives prévues le 25 septembre, «tout peut changer et la relance de notre compagnie aérienne nationale» sera de la responsabilité « de celui qui gouvernera», avait prévenu Giorgia Meloni, qui vise le poste de chef du gouvernement italien.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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