Pour laver son honneur suite à une accusation de détournement de 28 milliards au préjudice… de sa propre société. En jeu : le contrôle des sociétés Carrefour Automobile et Locafrique.
Les nommés Khadim Ba, âgé de 38 ans, directeur général de Locafrique, Ramin Sadegui et Momat Sarr, directeur général adjoint de Locafrique, ont comparu, hier, à l’audience correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Ils répondaient des faits d’association de malfaiteurs et escroquerie à jugement à l’encontre du plaignant Amadou Ba. L’affaire est mise en délibéré pour le 29 juillet.
Le feuilleton à multiples rebondissements, pour ne pas dire le mille feuilles judiciaire, qui oppose l’homme d’affaires Amadou Ba à son propre père, n’en finit pas de se jouer devant les prétoires. Un épisode a été tourné hier devant le Tgi de Dakar. Les faits pour lesquels Khadim Ba, Ramin Sadegui et Momat Sarr ont comparu, hier, à l’audience correctionnelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar remontent entre octobre et novembre 2018.
Tout est parti de la plainte déposée par Amadou Ba à l’encontre de son fils ainé, Khadim Ba, et ses acolytes pour association de malfaiteurs et escroquerie à jugement.
L’homme d’affaires Amadou Ba est un analphabète qui s’est fait seul dans ses activités de vente de pièces détachées automobiles. Il a travaillé à la sueur de son front jusqu’à devenir riche comme Crésus. Il a créé la société Carrefour Automobile avant d’acheter la société de crédit-bail Locafrique à 5 milliards de francs. Et il a mis son fils aîné Khadim Ba à la tête de cette société comme directeur général adjoint.
Parti en voyage à l’étranger un jour, il a eu la surprise d’être cueilli à son retour par les policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) suite à une plainte de son fils ainé Khadim Ba qui lui reprochait d’avoir détourné 28 milliards de francs appartenant à Carrefour automobile.
Il a découvert à cette occasion qu’il n’est plus le PDG de sa société dont il est actionnaire majoritaire. Une éjection rendue possible, selon lui, par l’utilisation d’un faux protocole d’accord de cession de 80 % de ses actions à son fils.
Selon la partie civile, Khadim Ba confectionnait et signait des actes à l’insu de son père qui contrôlait pourtant Locafrique. A en croire l’homme d’affaires Amadou Ba, Carrefour automobile est actionnaire majoritaire à 99, 9 % de Locafrique.
Coson Finance, société anglaise établie à Londres, devient créancière de Locafrique dont elle se revendique l’actionnaire majoritaire.
En fait, les querelles de famille ont commencé lorsque Amadou Ba a pris une seconde épouse. Son fils aîné, Khadim, a alors accusé son père d’avoir détourné 28 milliards de francs. Pour se blanchir, le père a attrait son fils et ses acolytes à la barre du tribunal. Il a rappelé que c’est Carrefour automobile qui a acheté Locafrique dont il a été le président et il avait mis son fils ainé à la tête de cette société financière. « Les histoires ont commencé lorsque j’ai pris une seconde épouse. J’ai donné des actions à mon fils aîné Khadim Ba mais, lorsque j’ai convolé, lui, son frère et sa mère, ils m’ont traîné devant les tribunaux pour détournement.
C’est inacceptable que Carrefour doive une somme de 12 milliards à Locafrique. Il ne peut apporter aucun dossier valable pour prouver cela. Il avait dit au début 28 milliards, ils sont revenus jusqu’à 12 milliards, je me suis dit il faut qu’on aille devant la justice pour que je puisse me blanchir et laver mon nom.
J’avais acheté Locafrique à 5 milliards pour faciliter le financement de l’acquisition de véhicules de marque BMW. J’avais mis mes biens en garantie pour acquérir Locafrique. A l’époque, Khadim n’avait même pas 100 francs pou mettre dans cet achat.
Encore une fois, le nœud du problème avec ma famille, c’est que j’ai pris une deuxième épouse. Khadim avait proposé que je prenne Carrefour et lui Locafrique. Je lui ai dit qu’on ne peut pas hériter de mes biens tant que je suis en vie. J’ai vu le protocole de cession d’actions à la police où on m’a dit que j’ai détourné 28 milliard car j’ai donné 80 % alors et que, moi, je n’avais plus que 20 %. Carrefour n’a jamais reçu de mise en demeure », a expliqué Amadou Ba, PDG de carrefour automobile et actionnaire majoritaire de la société Locafrique.
Quant aux conseils de la partie civile, Mes Boubacar Cissé, Thiam, Diallo, ils ont soutenu qu’Amadou Ba ne peut être débiteur de la société pour 12 milliards. Carrefour est actionnaire majoritaire et administrateur de Locafrique.
Le conseil d’administration n’a pas approuvé le protocole d’accord de cession. « Locafrique est une société de crédit-bail soumise à la loi bancaire, elle ne peut pas prêter 12 milliards sans la commission bancaire et Locafrique ne peut pas céder ses actions à une société britannique sans l’accord de la Commission bancaire. Ce qui est bizarre, c’est que la reconnaissance de dette entre Locafrique et Carrefour est signée entre Khadim Ba, directeur général de Carrefour automobile, et son directeur général adjoint à Locafrique, Momat Sarr. Khadim Ba et ses acolytes ont dépouillé Amadou Ba de Locafrique.
Ramin Sadegui n’existe pas, il n’a jamais mis les pieds au Sénégal. Khadim Ba est le directeur de la société anglaise Coson établie à Londres. Sous le couvert de cette société, Khadim Ba a voulu s’approprier de Carrefour et de Locafrique.
L’association de malfaiteurs est établie, le dessein était bien déterminé de dépouiller le père à travers sa société d’origine Carrefour automobile…
Amadou Ba a travaillé dur toute sa vie durant. Il a attendu que ses enfants réunissent pour épouser une deuxième femme. Il a cédé ses biens à ses enfants au franc symbolique. Après, ils se sont retournés contre lui pour l’accuser d’un détournement de 28 milliards.
Amadou Ba a eu le malheur d’épouser une deuxième femme avec laquelle il a eu deux enfants. Pour le lui faire payer, Khadim Ba a accusé son père d’un détournement de 28 milliards. Il voulait le jeter en prison pour un détournement imaginaire… Il a déposé l’acte chez le notaire pour donner une notoriété juridique.
C’est une affaire montée de toute pièce. Coson Finance, Société créancière de carrefour de 12 milliards est une société dormante » ont déploré les avocats de la partie civile.
Mamadou SY
Laisser un commentaire