Dakar-Echo

L’heure est grave, plus que grave ! Par Aguibou DIALLO

L’heure est grave, plus que grave ! Par Aguibou DIALLO

Programme du changement sans changer le programme, telle est la devise de la présidentielle de 2024.

L’urgence pour les factions c’est soit d’être compté sur la ligne de départ, soit pour moult raisons subjectives et claniques entrainer le report des élections.

S’il nous fallait administrer la preuve de notre sublimation de la culture néolibérale, il nous aurait suffi, alors, de pointer la posture insouciante de notre classe politique.

Le jeu de chaise musicale dont nos alternances sont le nom, en dépit des hypothèques lourdes qu’elles font peser sur la stabilité et la sécurité de notre État, reste l’unique moyen par lequel le changement devra advenir.

Encore que dans ce domaine, les observateurs demeurent sceptiques et incrédules, dans la mesure où aucun programme n’a encore fuité des états majors politiques.

La seule chose qui nous fend le tympan, nous provient de la verve politicienne de ces états majors pétrie de Droit, d’articles de loi et de licence à concourir ou à ne point participer à ce qui a davantage l’air d’un défilé de play-boy et de miss, qu’à une élection présidentielle.

Les atermoiements sur des questions de préséance voire de sélection des candidats ont pris le pas sur les questions de fond ou de perspectives.

Les coalitions se font et se défont au gré des accointances ou des détachements, sur des bases loufoques et ubuesques.

Plus exactement, il s’agit de former un clan ad hoc pour les besoins de la cause (électoraliste), pour deviser ensuite sur le partage des institutions, sans lien évident avec la prise en charge des réels problèmes de leurs concitoyens.

Or, tous savent que le modèle de gestion de l’enlisement de notre mode de production néolibérale de type néocoloniale est arrivé à saturation.

Et il ne tient encore que grâce au repli d’âmes remarquable chez les élites politique, universitaire et intellectuelle qui ont fait de la doctrine néolibérale une religion.

Pendant ce temps, tous les pays que le discours dominant américano-européo centré ne donnaient pas cher de prédire leur chute, Venezuela, Iran, Russie, pour ne citer que ceux-là, ont malgré tous les pronostics de mauvais alois réussi à asseoir leur modèle de développement basé sur leur propre valeur.

À contrario, sous nos latitudes, avec nos médias infestés d’analystes de courte échelle, nous avons contribué à aseptiser les discussions et les débats de toute approche scientifique. Préférant les jurons aux arguments, la stigmatisation à la confrontation des thèses, la prestidigitation aux recherches scientifiques.

Le langage de la rue se confond à la démarche hypothético-déductive et tout cela contribue à excuser l’irresponsabilité des acteurs politiques toutes tendances confondues.

Quelque soit l’issue de ces élections, la seule consolation que l’on pourrait en tirer serait de voir BBY débarrasser le plancher et avec eux tous les libéraux. Mais, penser que le changement adviendra à la faveur d’un camp victorieux parmi ces oppositions, c’est faire preuve d’une niaiserie béate.

L’heure est grave, plus que grave !

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