Lettre ouverte

Lettre ouverte à Monsieur le Président de l’Union Africaine : A propos de la violation d’une loi qui s’impose au Sénégal

«Dura lex sed lex !» (La loi est dure, mais c’est la loi !»

Monsieur le Président de l’Union africaine (UA), dans votre propre pays, notre pays le Sénégal, vous vous obstinez à violer systématiquement une loi qui s’impose à vous. Qui s’impose tout naturellement à l’Etat du Sénégal. Vous en êtes d’ailleurs l’incarnation en tant que Président de la République.

En effet, en direction des élections législatives de juillet prochain, vous forcez les partis, coalitions de partis, mouvements politiques et personnalités indépendantes à chercher des parrainages. Pourtant, cette loi antidémocratique, impopulaire qui ne répond pas aux normes de la démocratie électorale, a été rejetée et totalement rejetée par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). D’ailleurs, elle a purement et simplement demandé sa suppression.

Monsieur le Président de l’Union Africaine, donc, nul besoin de vous rappeler que le Sénégal, votre pays, doit donner l’exemple en respectant la décision rendue par l’instance juridictionnelle sous-régionale. Mais, visiblement, comme à votre habitude, vous cherchez, vous allez même tout faire pour encore et toujours violer la loi.

M. le Président, votre pays le Sénégal donne l’impression d’être un mauvais élève, lorsqu’il s’agit d’appliquer des lois ou directives supranationales. Les injonctions de la CEDEAO concernant les cas Karim Wade et Khalifa Sall sont encore fraîches dans nos mémoires.

M. le Président de l’Union Africaine, notre pays, le Sénégal est entrain encore de s’illustrer avec la loi sur le parrainage. Pourtant, monsieur le Président de la République et président de l’Union africaine, le Sénégal en sa qualité de membre de la CEDEAO et de l’UEMOA, n’a pas hésité une seule seconde à faire appliquer la décision de mettre le Mali sous embargo économique. Au même moment et face à une même situation, la Guinée, le Burkina Faso ne sont point inquiétés.

Mr le Président de L’union Africaine, y a- t-il une différence entre les militaires qui confisquent le pouvoir et un dirigeant qui se maintient au perchoir en violant la Constitution ou qui choisit ses adversaires dans une compétition électorale ?

M. le Président de l’Union Africaine, vous étiez parti chercher un mandat de la CEDEAO pour booter Yaya Jammeh hors et loin du pouvoir en Gambie. Une démarche et des orientations totalement en contradiction par rapport au jeu des équilibres.

M. le Président de l’Afrique parce que président de l’Union africaine, vous êtes pourtant appelé à faire le tour du continent pour éteindre des foyers de tensions, des crises politiques, militaires, entre autres.

Vous êtes appelé à prendre langue avec tous les pays du continent pour trouver des solutions face à des problèmes. Vous êtes appelé à demander le respect des lois pour éviter tout basculement d’un pays du continent dans un tourbillon institutionnel, source d’instabilité. La liste des exemples est loin d’être exhaustive.

Monsieur le Président Macky Sall, étant président de l’Afrique, le monde entier attendait de vous, un leadership authentique, mais pas un acteur «hors la loi dans son propre pays» pour satisfaire sa soif du pouvoir.

Retenez que l’Afrique vous suit, vous épie, vous regarde. Pour lui parler, comme un lion, stoppez votre agenda de réduire l’opposition sénégalaise à sa plus simple expression par des actes antidémocratiques.

Président de l’Afrique, le continent vous regarde !

Bougane Gueye Dani, Président de la coalition Gueum Sa Bopp

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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