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L’Espagne met le cap sur l’Afrique où elle veut accroître sa présence économique, Pedro Sanhez à Dakar le 9 avril

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez se rend les 8 et 9 avril 2021 en Angola et au Sénégal.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez entame une mini-tournée en Afrique, en Angola puis au Sénégal, les 8 et 9 avril, avec deux préoccupations principales : limiter l’immigration clandestine vers les îles Canaries et renforcer les relations commerciales avec le continent, où l’Espagne se sent « sous-représentée ».

Economie et immigration
Accompagné de nombreux patrons espagnols, le responsable socialiste commencera son voyage en Angola, où il sera reçu par le président Joao Lourenço. L’ancienne colonie portugaise est engagée dans un processus de diversification de son économie afin de réduire sa dépendance au pétrole.

Le Premier ministre espagnol s’envolera ensuite pour le Sénégal, partenaire crucial dans la lutte contre l’immigration clandestine. Depuis l’an dernier, l’archipel espagnol des Canaries est débordé par l’afflux de milliers de migrants partis des côtes nord-ouest de l’Afrique sur des embarcations de fortune et Madrid tente de convaincre les pays d’origine de rapatrier ces migrants.

Dans le cadre de la première visite en six ans d’un chef de gouvernement espagnol au Sénégal, M. Sanchez rendra visite à la soixantaine de policiers espagnols collaborant avec les autorités locales contre les réseaux de passeurs. Il rencontrera également les militaires espagnols soutenant depuis le Sénégal l’opération militaire française Barkhane contre les organisations jihadistes au Sahel.

Frappée de plein fouet par la crise économique provoquée par la pandémie, l’Espagne, très dépendante du tourisme, du textile et des services, cherche des débouchés à l’étranger pour ses entreprises. Et cette mini-tournée en Afrique doit l’aider à avancer ses pions sur un continent où la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni ou le Portugal, dans le cas de l’Angola, ont un avantage considérable, a déclaré récemment la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Xiana Méndez.

L’Espagne historiquement peu présente en Afrique garde pourtant quelques possessions sur le continent africain avec ses enclaves de Ceuta et de Melilla, et les îles Canaries qui font face à la Mauritanie, mais elle a perdu depuis bien longtemps le Sahara espagnol et l’ex-Guinée espagnole.

« Décennie de l’Espagne en Afrique »
« Nous voulons faire de cette décennie, la décennie de l’Espagne en Afrique », a martelé fin mars Pedro Sanchez. Selon des statistiques officielles, l’Afrique a représenté de janvier à novembre 2020, 6% des exportations espagnoles et 7% des importations. Un chiffre modeste, mais supérieur au commerce extérieur espagnol avec l’Amérique latine, qui est pourtant une priorité pour Madrid (4,3% et 4,8%).

L’Espagne espère trouver des débouchés en particulier dans le secteur des énergies renouvelables grâce à ses deux géants Iberdrola et Siemens Gamesa et à une multitude de PME.

Les entreprises espagnoles sont également à la recherche d’opportunités dans l’industrie, le secteur bancaire, les télécommunications ou l’agroalimentaire. Pour soutenir ses ambitions, le gouvernement espagnol s’est rapproché du Ghana, pays qui accueille le secrétariat général de la toute nouvelle zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, censée devenir l’espace commercial le plus peuplé du monde.

M. Sanchez a reçu le 29 mars à Madrid le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, qui a appelé les investisseurs à profiter des opportunités que pourra offrir d’ici quelques années cette nouvelle zone de libre-échange.

S’engager en Afrique
Pedro Sanchez a plaidé en faveur de l’émission par le Fonds monétaire international (FMI) de droits de tirages spéciaux (DTS) afin d’aider les pays africains les plus vulnérables à faire face à la crise économique provoquée par la pandémie. De même, en 2020, l’Espagne a contribué à hauteur de 63 millions d’euros à la dernière augmentation de capital de la Banque africaine de développement (BAD). Une institution qui, depuis 2015, a financé 59 projets auxquels participaient des entreprises espagnoles, dont le pont Sénégambie inauguré en 2019 sur le fleuve Gambie.

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