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Les travailleurs australiens peuvent désormais «refuser de surveiller, lire ou répondre» aux sollicitations de leurs employeurs

Les travailleurs australiens peuvent désormais «refuser de surveiller, lire ou répondre» aux sollicitations de leurs employeurs

En vertu de la nouvelle loi, les salariés peuvent désormais «refuser de surveiller, de lire ou de répondre» aux sollicitations de leurs employeurs en dehors de leurs horaires de travail.

Une loi sur le droit à la déconnexion, adoptée en février en Australie, est entrée en vigueur lundi pour les moyennes et grandes entreprises.

«Aujourd’hui est un jour historique pour les salariés», a salué Michele O’Neil, présidente du Conseil australien des syndicats. Les Australiens pourront «passer du bon temps avec leurs proches sans avoir le stress d’être obligés de répondre constamment à des appels et messages professionnels déraisonnables», a-t-elle ajouté.

En vertu de la nouvelle loi, les salariés peuvent désormais «refuser de surveiller, de lire ou de répondre» aux sollicitations de leurs employeurs en dehors de leurs horaires de travail, à moins que ce délai ne soit «raisonnable».

L’Australian Industry Group, une organisation patronale a fait part de ses réserves, qualifiant «les lois sur le “droit à la déconnexion”» de «précipitées, mal pensées et profondément déroutantes». «Les employeurs et les employés ne sauront plus s’ils peuvent accepter ou passer un appel en dehors des heures de travail pour proposer des heures supplémentaires», a-t-elle poursuivi.

«Adopter une approche sensée»
«Nous encourageons les travailleurs à s’informer sur le droit à la déconnexion et à adopter une approche sensée pour l’appliquer sur leur lieu de travail», a déclaré Anna Booth, du Fair Work Ombudsman (FWO), une institution australienne indépendante chargée de veiller à la conformité des lois et de réguler les relations sur le lieu de travail.

Juger ce qui est raisonnable «dépend des circonstances», a précisé le FWO dans un communiqué. Les facteurs décisifs peuvent inclure, entre autres, la raison du contact ou la nature du poste de l’employé.

«Nous voulons nous assurer que, comme les gens ne sont pas payés 24 heures sur 24, ils n’aient pas à travailler 24 heures sur 24», a souligné à la télévision publique le Premier ministre travailliste Anthony Albanese dont la réforme a été mise en place par son gouvernement.

«C’est aussi une question de santé mentale, franchement, que les gens puissent se déconnecter de leur travail et se rapprocher de leur famille et de leur vie», a-t-il également indiqué.

Les petites entreprises de moins de 15 salariés ont obtenu un délai supplémentaire et elles seront obligées d’appliquer cette loi à partir du 26 août 2025.

Le «droit à la déconnexion» est entré en vigueur en France en 2017, en Espagne en 2018 et en Belgique en 2022.

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