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Les rebelles du Yémen tirent des missiles contre les Emirats et l’Arabie Saoudite

Les rebelles au Yémen ont tiré lundi des missiles balistiques contre les Emirats arabes unis qui les ont interceptés et l’Arabie saoudite où deux personnes ont été blessées, franchissant un nouveau palier dans les attaques contre leurs deux adversaires.

L’Arabie saoudite et les Emirats font partie d’une coalition qui intervient depuis 2015 au Yémen en guerre pour soutenir militairement le pouvoir face aux Houthis, soutenus par l’Iran, grand rival régional du royaume saoudien.

Les trois pays se trouvent dans la péninsule arabique. Le Yémen est frontalier de l’Arabie saoudite et la capitale des Emirats, Abou Dhabi, est située à quelque 1.500 kilomètres de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les Houthis.

Lancés à quelques heures d’intervalles, les nouveaux tirs des Houthis ont eu lieu après une frappe aérienne attribuée à la coalition militaire contre une prison aux mains des rebelles à Saada dans le nord du Yémen qui a fait au moins 70 morts vendredi.

Après avoir revendiqué les tirs contre les Emirats et le royaume saoudien, les Houthis ont menacé d' »intensifier » leurs attaques.

« Nous sommes prêts à répondre à l’escalade par l’escalade », a affirmé le porte-parole militaire des rebelles Yahya Saree dans une déclaration télévisée.

Appel à la vigilance
« Les défenses anti-aériennes des Emirats ont intercepté et détruit deux missiles balistiques lancés par le groupe terroriste Houthis » tôt le matin, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué à Abou Dhabi.

« L’attaque n’a pas fait de victimes, et les débris des missiles détruits sont tombés autour d’Abou Dhabi », a-t-il ajouté. Les Emirats « prennent toutes les mesures pour protéger le pays de toutes les attaques ».

A Abou Dhabi, l’ambassade des Etats-Unis, pays allié des Emirats et de l’Arabie saoudite, a ensuite appelé les Américains à observer un « haut niveau de vigilance ».

Quelques heures plus tôt, en pleine nuit, les autorités saoudiennes ont fait état de deux blessés par un missile balistique tiré par les Houthis contre la ville de Jazan (sud). Un autre missile tiré vers Dhahran Al-Janoub (sud) a été intercepté.

En réaction, la coalition sous commandement saoudien a indiqué avoir détruit une « plateforme de lancement de missiles balistiques dans la région d’Al-Jawf » dans le nord du Yémen, contrôlé en grande partie par les Houthis.

Le 17 janvier, les Houthis ont revendiqué une attaque de drones et de missiles contre des installations pétrolières et l’aéroport d’Abou Dhabi, qui ont fait trois morts.

Ils ont ensuite menacé de lancer de nouvelles attaques contre les Emirats en appelant les civils et les compagnies étrangères à éviter les « sites vitaux » dans ce pays.

« Crimes de guerre »
Les Houthis ont mené ces dernières années de multiples opérations contre l’Arabie saoudite mais l’attaque du 17 janvier était la première reconnue par les Emirats sur leur sol.

Elle a été suivie par une série de frappes aériennes de la coalition contre des régions tenues par les rebelles au Yémen.

L’une des frappes a fait 14 morts à Sanaa, et une autre trois morts -des enfants- à Hodeida (ouest), par où transite la majeure partie de l’aide internationale destinée au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

La coalition a en revanche nié toute responsabilité dans la frappe contre la prison à Saada, le fief des rebelles. Les ONG internationales et les rebelles ont accusé la coalition, maître de l’espace aérien du Yémen.

La multiplication des attaques des Houthis contre les Emirats, richissime pays du Golfe qui tient à sa réputation d’oasis de paix au Moyen-Orient, ouvrent une nouvelle page dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.

En plus de sept ans de guerre, toutes les parties au conflit au Yémen ont été accusées de « crimes de guerre » par des experts de l’ONU. Mise en cause pour de multiples « bavures », la coalition a reconnu des « erreurs » mais accuse les rebelles d’utiliser les civils comme boucliers humains.

L’ONU tente en vain depuis plusieurs années de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377.000 morts et poussé une population de 30 millions d’habitants au bord de la famine.

L’Iran dément fournir des armes aux Houthis comme l’en accusent Saoudiens et Américains.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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