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Les prix des céréales plafonnent sur les marchés mondiaux, après un net rebond

Les prix des céréales plafonnent sur les marchés mondiaux, après un net rebond

Le rebond des prix des céréales constaté fin août sur les marchés mondiaux marque le pas cette semaine, dans l’attente d’un important rapport américain sur les prévisions de production et d’exportations pour la campagne 2024-25.

«Après un net rebond, les prix plafonnent», de Paris à Chicago, a relevé Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France. À la Bourse de Chicago, le blé américain était ainsi monté mercredi dernier à son plus haut niveau depuis presque deux mois, avant de s’essouffler.

Sur Euronext, sur les échéances les plus rapprochées, le cours du blé a peu évolué ces derniers jours, se stabilisant autour de 221 euros la tonne mercredi, tandis que le maïs s’échangeait, à la hausse, autour de 201 euros la tonne. Sur le marché européen, la céréale du pain «a du mal à dépasser cette zone de résistance des 220 euros/tonne faute de rebond des prix ailleurs», a signalé Gautier Le Molgat.

En cas de hausse, «le risque est pour l’Europe d’une perte de compétitivité alors que les prix des céréales en mer Noire se stabilisent», a-t-il noté, en rappelant que la Russie, premier exportateur mondial, a encore du stock tandis que l’Europe de l’Ouest a subi de mauvaises récoltes de blé.

Gros potentiel de progression pour le maïs
La principale raison du récent tassement des cours est «l’approche» de la publication «du rapport de l’USDA (le ministère américain de l’Agriculture, dit rapport Wasde, NDLR) jeudi, dont on attend des estimations de rendement élevées» pour les États-Unis, ce qui «met les prix sous pression» et entraîne des «prises de bénéfices», a estimé Dax Wedemeyer, analyste chez US Commodities.

Parmi les trois grains (blé, maïs, soja) aux États-Unis, «le maïs a probablement le meilleur potentiel de progression. Dans le Midwest, les cultures ont un peu souffert de la chaleur et du temps sec, donc cela pourrait avoir affecté les zones où les semis ont été les plus tardifs, dans le nord de la “Corn Belt”», explique-t-il.

Lundi, un rapport sur l’état des cultures aux États-Unis laisse toujours présager de très belles récoltes, avec 64% des cultures de maïs considérées comme en «bon» ou «excellent» état, contre 52% l’an dernier à la même époque, et 65% pour le soja (contre 52% l’an dernier), a indiqué Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

Par ailleurs, les chiffres sur les importations chinoises, qui n’ont progressé que de 0,5% sur un an en août, contre 7,2% en juillet, interrogent sur la demande agricole chinoise.

La sècheresse au Brésil en question
Selon Michael Zuzolo, analyste de Global Commodity Analytics and Consulting, «la Chine reste le maillon faible pour ce qui est des matières premières». Alors que les États-Unis ont «des stocks très élevés, quasiment records», la perspective éventuelle d’un ralentissement voire d’une baisse des exportations vers la Chine «rend les opérateurs nerveux», a-t-il souligné. Courtier à Dunkerque (nord de la France), Damien Vercambre ne voit «pas beaucoup de raisons à une poursuite de la hausse des cours» dans un marché mondial où les échanges restent plutôt timorés.

Toutefois, deux points peuvent, juge-t-il, expliquer une orientation toujours haussière des cours. D’une part, «la récolte russe de blé a de nouveau été revue à la baisse – à 82,2 millions de tonnes par Ikar (l’institut russe d’étude des marchés agricoles)», car «il y a trop de pluie en Sibérie, ce qui peut dégrader la qualité du blé et entraver les travaux des moissons» en cours d’achèvement, a-t-il développé. D’autre part, «la situation au Brésil, où il fait sec», alors qu’ont débuté les semis pour la safra (la plus petite récolte de maïs) et pour le soja, ce qui fait remonter les prix localement.

Les opérateurs s’inquiètent toujours de possibles reports de semis du fait de conditions défavorables au Brésil. Dans beaucoup de régions des Etats du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul, qui pèsent plus de 40% de la production de maïs et un tiers du soja, le thermomètre atteint presque chaque jour 40°C, sans précipitations.

La sécheresse au Brésil «est sur le radar, mais ce n’est pas un sujet majeur, parce qu’il est trop tôt» dans la période des semis, a indiqué Michael Zuzolo. Cependant, a-t-il ajouté, «si l’USDA revoit ses estimations de rendement à la baisse aux États-Unis, cela renforcera l’importance des conditions météo en Amérique du Sud».

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